Kira Sakurazuka

Nom : Sakurazuka

Prénom(s) : Kira

Surnom(s) : Shiraga no Yasha

Age/Date de naissance : 24 ans / 18 octobre

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Nindô : devenir toujours plus forte pour détruire Kiri ainsi que l'Akatsuki

Affinités : suiton, katon, raiton et fuuton

Rang : Chef des Seigneurs de la brume

Village/Organisation : Kirigakure

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Physique : Kira est une grande jeune femme d'1m78 qui malgré des formes plutôt généreuses, est en fait mince voire maigre. Ce qui se remarque immédiatement chez elle est sa chevelure qui, en dépit de son jeune âge, est d'un blanc tellement immaculé qu'on peut avoir l'impression que ses cheveux irradient leur propre lumière. Ils sont d'autant plus visibles que Kira les a laissé pousser de telle sorte que ses cheveux s'arrêtent au niveau de ses hanches, même si elle les attache de façon presque systématique.
L'autre chose que l'on remarque chez Kira sont ses yeux, ou plutôt leur couleur : d'un rouge sang qui les font ressembler à des rubis. Ils ressortent d'autant plus que Kira a une peau plutôt claire. De loin, ça donne même l'impression que Kira a des sharingan, ce qui n'est cependant pas le cas bien évidemment, mais ça peut toujours servir à dissuader d'éventuels ennemis, et pas mal de gens se sont faits avoir de cette façon.
Elle a un tatouage entre les seins au niveau du coeur représentant un camélia et l'idéogramme signifiant "amour". Elle a aussi une cicatrice d'une dizaine de centimètres de long dans le dos.
Kira est en temps normal habillée de façon plutôt élégante, aimant porter des robes amples et des bijoux en argent aux poignets et autour du cou. Elle porte des chaussures à talons qui la rendent encore plus grande, et ne l'empêchent pas de marcher, de courir ou encore de sauter. Elle porte généralement de longs gants.
Lorsqu'elle doit combattre, elle détache ses cheveux, retire ses bijoux et revêt des vêtements plus près du corps lui permettant une plus grande liberté de mouvement, ainsi que des ceintures contenant (entre autres) des kunais et son sabre.

Caractère : Kira paraît généralement assez détendue, alors qu'en fait c'est loin d'être le cas, bien au contraire. Face à des ennemis (ou simplement des inconnus), elle sait parfaitement dissimuler ses émotions s'il le faut, et c'est en cela qu'elle est dangereuse : pour faire simple, c'est le genre de personne capable de vous sourire tout en s'apprêtant à vous poignarder dans l'instant qui suit. On peut donc lui reconnaître un certain talent d'actrice. Sous une apparente désinvolture, elle tient compte de tout son environnement, et est une personne très prudente. Mais lorsqu'elle combat, son caractère change, laissant place à une femme froide et violente, sadique même. D'où son surnom, Shiraga no Yasha, le démon aux cheveux blancs. Mais ça, ce n'est que lorsqu'elle combat "sérieusement" un adversaire d'une force égale ou supérieure à la sienne. L'adversité a toujours été pour elle une source de motivation à s'entrainer encore plus, pour être plus forte. En dehors des combats et en présence d'amis (ou personnes connues), elle est plutôt agréable, et aime rigoler. De temps à autres, elle préfére s'isoler pour tirer les cartes, et fait totalement confiance aux prédictions qu'elle obtient ainsi.

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Histoire :

Introduction : "XVI : La Tour-Dieu"

Seiko et Masashi Sakurazuka vivaient dans une petite maison à l'écart de Kiri. Ils s'y étaient installés après leur mariage. Seiko Sakurazuka était une belle jeune femme, bien qu'assez chétive : ses cheveux étaient longs et noirs, par contraste avec sa peau d'une pâleur assez inquiétante. Ses yeux étaient aussi noirs que ses cheveux, et aussi perçants que les yeux d'un aigle. Seiko avait dans sa jeunesse voulu devenir kunoichi, mais n'avait pas pu concrétiser cette envie à cause de sa fragilité physique. Malgré cette maladie, elle avait une détermination de fer, qui tranchait par rapport à son apparence délicate. Ses manières étaient élégantes, et ses gestes gracieux. La particularité de Seiko était sa passion pour les sciences occultes, et notamment pour la cartomancie, l'art de lire l'avenir dans les cartes de tarot. Elle possédait de nombreux livres à ce sujet, qu'elle gardait précieusement, ainsi qu'un jeu de tarot. Seiko était d'ailleurs plutôt douée, et ses prévisions s'avéraient juste dans la grande majorité des cas.
Masashi Sakurazuka était quant à lui un homme aux épaules larges et à la machoire carrée, possèdant une force assez peu commune. Ses cheveux avaient la couleur de la terre, et ses yeux étaient bleu vif. Sa peau mate était recouverte par endroits de cicatrices et de traces de brûlure : il était Jounin de Kiri, ce que son épouse n'avait jamais pu être. Son caractère était aussi rude que sa physionomie, et son éducation stricte imprégnait son comportement tout entier. C'était un homme assez classique.

La robustesse de son physique contrastait avec la fragilité de Seiko, et tous deux formaient un couple assez dépareillé. Ce sont les familles respectives de Seiko et Masashi qui avaient arrangé ce mariage. Autant Masashi n'éprouvait rien pour la femme qu'il avait du épouser, autant Seiko ressentait un amour passionné envers lui. Après 2 années de mariage et d'amour à sens unique, ils décidèrent d'avoir un enfant. La grossesse de Seiko fut tumulteuse de par sa santé précaire, mais elle tint le coup : elle portait en elle l'enfant de celui qu'elle aimait. Il fallait tenir. Après 8 mois agités, Seiko accoucha prématurément d'une fille : il fut décidé qu'elle se nommerait Kira. Le nouveau-né paraissait aussi frêle et chétif que sa mère, mais là s'arrêtaient leurs points communs. La petite Kira ne ressemblait pas à Seiko. Ni à Masashi. Ni même à qui que ce soit d'autre. Le peu de cheveux qu'elle avait sur sa tête étaient d'un blanc laiteux, et ses yeux étaient d'un rouge éclatant. A part ça, Kira était comme n'importe qui. Masashi, même s'il ne le disait pas, éprouvait de la répulsion pour cet enfant qui semblait ne pas être humain. Au contraire, Seiko se satisfaisait de cette situation : ces particularités faisaient selon elle de sa fille un être unique, hors du commun même. Peu lui importait la couleur de ses cheveux ou de ses yeux, Kira était sa fille, la fille issue de l'union de Masashi et Seiko. Les années passaient tranquillement, Masashi était de moins en moins présent à la maison à cause de son travail, la petite Kira était toujours aussi chétive, et sa mère la couvait. Un jour, Seiko, en voulant ranger son jeu de tarot, laissa tomber une carte. Elle se pencha pour la ramasser : c'était la carte de la Maison-Dieu. Seiko écarquilla les yeux, surprise. Cette carte était plutôt négative, et pouvait signifier un changement soudain, une désillusion, ou encore le fait de voir la réalité des choses. Abasourdie, elle rangea la carte dans le paquet, et retourna auprès de sa fille, qui avait maintenant 4 ans. Toute la région de Kiri connaissait alors un été caniculaire. En voyant arriver sa mère, la petite Kira tourna vers elle ses yeux couleur rubis, et dit d'une voix claire et d'un ton quelque peu impérieux :

"Maman, je veux une glace !"

Seiko ne put s'empêcher de sourire : visiblement, sa fille savait déjà ce qu'elle voulait et avait un fort tempérament malgré son âge. Elle caressa doucement la tête de Kira et lui dit en souriant :

-D'accord, je vais aller t'en acheter à Kiri. Reste sagement à la maison. Tu n'as qu'à me faire un joli dessin en remerciement ma puce

"D'accord Maman !"

Seiko attrapa un peu d'argent et prit donc la direction de Kiri. Elle alla vers une petite échoppe acheter les glaces pour Kira, donna la somme demandée et ressortit de l'échoppe. Et là, ce qu'elle vit allait changer la donne : Masashi marchait tranquillement dans les rues de Kiri. Seiko s'apprêtait à s'approcher de lui pour lui demander pourquoi il n'était pas au travail, lorsqu'une femme se dirigea vers Masashi et l'embrassa. Ils partirent ensuite main dans la main. La carte de la Maison-Dieu l'avait annoncé : elle venait de découvrir une vérité. Seiko resta un long moment immobile, puis se rappela que Kira l'attendait à la maison. Elle sortit une glace et rangea les autres. Kira arriva en courant, tenant un bout de papier. Un dessin. Seiko prit d'une main tremblante la feuille et donna sa glace à sa fille. La petite lui dit en souriant :

"C'est pour toi Maman !"

Seiko sourit à sa fille avec les larmes aux yeux, et la serra contre elle.

-Je t'aime ma puce... Pardonne-moi.

Elle la relâcha doucement, l'embrassa sur le front et partit de la maison familiale. Son corps fut retrouvé quelques jours plus tard dans la rivière. Elle avait gardé sur elle une lettre, hermétiquement emballée avec marqué dessus "Pour Kira".

Chapitre 1 : "IX : L'Ermite"

Les ninjas de Kiri donnèrent la lettre au père de Kira, qui décida de ne pas remettre la lettre à sa fille, et la rangea négligemment au fond d'un tiroir. La petite Kira, encore trop jeune pour comprendre ce que pouvait bien être la mort, harcelait son père de questions :

"Papa, elle est où Maman? Elle est partie? Je veux ma maman !"

Agacé par les jérémiades de la fillette, il finit par lui répondre :

- Elle ne reviendra plus. Alors arrête de m'ennuyer avec ça.

Pendant plusieurs années, il avait contenu son dégoût envers Kira par respect pour sa femme, car même s'il n'éprouvait aucune affection pour Seiko, il la respectait tout de même un minimum. Mais maintenant que celle-ci n'était plus là, il pouvait faire ce qu'il voulait. Bien sûr, il devait tout de même s'occuper de Kira, mais personne ne lui reprocherait de mal s'en occuper.
La maîtresse de Masashi s'installa au domicile familial un mois à peine après l'enterrement de Seiko. Elle se nommait Takako. Bien sûr, elle non plus n'appréciait pas la petite Kira, unique vestige du précédent mariage de Masashi. Et ces yeux rouges...ces cheveux blancs...Takako considérait Kira, une enfant pourtant adorable, comme un démon. Kira dut donc grandir dans un univers dénué de toute affection. Mais comme elle ne gardait que très peu de souvenirs de sa vraie mère, Kira pensait que c'était normal qu'on la maltraite, ou encore qu'on oublie parfois de lui donner à manger. Masashi ne fournissait que le strict nécessaire à sa fille : de la nourriture et des vêtements.
Takako dut apprendre à sa belle-fille à lire et à écrire, Masashi ne voulant pas que l'on voit la "chose" (car c'est ainsi qu'il la voyait) qui lui servait de fille. Malgré tout cela, Kira était une enfant plutôt joyeuse, et était curieuse de tout. Une fois, elle entra dans la petite pièce où se trouvaient les livres de sa mère, et son père eut tôt fait de la punir sévérement. Mais intriguée par la pièce remplie de livres, Kira y pénétra de nouveau pendant que son père et sa belle-mère dormaient, et ramena plusieurs livres dans sa chambre. Elle a alors 8 ans.
A partir de ce jour, Kira entreprit de lire tous les livres que contenait la bibliothèque de sa défunte mère. De nombreuses disciplines liées à la prédiction étaient représentées : oniromancie, nécromancie, chiromancie, hydromancie et surtout cartomancie. Les livres parlant de la cartomancie étaient remplis de notes manuscrites que Kira attribua à sa mère. Elle trouva d'ailleurs le jeu de tarot qui avait appartenu à sa mère, et le cacha sous son lit. Au fil des mois, Kira s'abreuvait de ces livres, et commençait elle aussi à tirer les cartes. Son père et sa belle-mère s'occupait toujours aussi peu d'elle, mais Kira n'y prêtait même pas attention, tellement elle se passionait pour ces sciences capables de connaître le futur.
Puis vint le moment où elle épuisa tout le stock de livres que contenait la bibliothèque, et elle fouilla les tiroirs de la petite pièce. Kira trouva la lettre que sa mère avait sur elle lors de sa mort. Elle était toujours fermée, et bien que légérement effacé, on voyait toujours l'inscription "Pour Kira" dessus. Tremblante, Kira ouvrit l'enveloppe et parcourut rapidement la lettre. Dedans, sa mère racontait comment Masashi l'avait trahie, et s'excusait de l'avoir abandonnée ainsi, mais que c'était trop dur pour elle. A la fin de la lettre était simplement marqué : "Kira, deviens une kunoichi et venge-moi."
La rage au ventre et les larmes aux yeux, Kira savait qu'en l'état actuel des choses, elle était incapable de réaliser la dernière volonté de sa mère. Ce n'était après tout qu'une frêle fillette de 11 ans, alors que son père était un solide jounin de 36 ans. Elle était bien loin de faire le poids. Il fallait vite qu'elle devienne forte. Et ce n'était pas en restant cloitrée dans cette maison qu'elle y parviendrait. La conclusion s'imposa vite à elle : il fallait partir. Une fois, elle avait demandé à sa belle-mère de lui expliquer ce que c'était un jounin, et Takako avait entre autres mentionné l'existence d'une académie de ninjas à Kiri. C'était là que Kira devait aller.

Elle rassembla quelques affaires : autant de vêtements que possibles, des cahiers, des stylos, son jeu de tarot, la lettre de sa mère et quelques livres issus de la bibliothèque maternelle traitant de la cartomancie. Elle mit le tout dans un grand sac qui était presque aussi gros qu'elle, et piqua un peu d'argent ainsi que deux kunais à son père.

* Vu ce qu'il a fait à maman, c'est la moindre des choses... *

Elle glissa les pièces et les kunais dans sa poche, et souleva difficilement son sac. Inutile d'écrire une lettre à l'attention de son père et de sa belle-mère : ils comprendront ce qu'ils voudront. Elle sortit de l'enceinte de la maison d'un pas hésitant. L'air frais de la nuit fit voler ses cheveux blancs attachés en deux longues couettes. Elle se retourna une dernière fois pour regarder la grande bâtisse. Elle murmura lentement :

-On se retrouvera...

Elle prit une grande inspiration, remonta la bretelle de son sac sur sa maigre épaule et se mit en route. Direction : Kiri ! Elle marcha toute la nuit et arriva au village à l'aube. Épuisée par le transport du sac et par cette longue marche, Kira s'endormit dans une ruelle déserte. A peine 4 heures plus tard, elle se réveilla en sursaut.

* Ce n'est pas le moment de roupiller, je dois trouver l'académie ninja ! *

Elle s'agenouilla, se tapota légérement les joues pour achever de se réveiller et regarda autour d'elle pour vérifier qu'elle avait toutes ses affaires, et soupira de soulagement en constatant que c'était le cas. Elle remit son sac sur l'épaule et demanda à un vieil homme la direction de l'Académie. Par chance, il connaissait son emplacement, et Kira arriva vite à destination.
L'Académie ninja de Kiri se dressait fiérement devant elle. La fillette la regarda quelques instants, puis se décida à entrer. Une sorte de guichet abritait une femme d'un âge indéterminable. Kira s'avança lentement vers elle, son sac toujours sur l'épaule. La femme leva ses yeux fatigués vers la petite fille qui se tenait devant elle. Son regard s'attarda sur les cheveux d'un blanc de neige de Kira, puis sur son regard rouge sang. Elle se redressa, et dit d'une voix qui dissimulait mal sa méfiance :

C'est pour quoi?

Kira lui répondit d'une voix douce :

-Je veux devenir une ninja. C'est bien ici pour s'inscrire?

La femme haussa un sourcil, et lui tendit un papier.

Oui c'est ici. Remplis cette fiche et ce sera bon.

Kira se saisit du papier, attrapa un stylo et commença à compléter les informations demandées d'une écriture lente et appliquée. Une dizaine de minutes s'étaient écoulées lorsqu'elle rendit enfin la fiche. Elle dit d'une voix polie tout en donnant le papier :

-Quand est-ce que je commencerai les cours?

La femme prit la feuille sans même regarder Kira et lui répondit d'une voix glacée :

Demain matin, 8 heures, c'est la rentrée.

Kira hocha la tête en souriant.

-Merci madame. Au revoir !

Elle sortit de l'Académie en souriant : elle venait de faire le premier pas dans l'accomplissement de la dernière volonté de sa mère. C'est ce moment que choisit alors son estomac pour se manifester bruyamment : elle n'avait rien mangé depuis la veille. Kira s'apprêtait à attraper des pièces dans sa poche, lorsque son geste s'interrompit : elle ne pouvait pas se permettre de dépenser si rapidement cet argent. Pareil pour se loger : ça allait lui coûter une fortune d'habiter dans une auberge, mais en même temps, dormir dans les rues ne lui disait rien. Elle marchait donc dans les ruelles de Kiri, se trainant toujours son sac presque aussi gros qu'elle, et ne faisait même pas attention aux passants, qui eux s'écartaient en la voyant arriver. Elle réfléchissait à ce problème de logement lorsqu'une feuille passa devant ses yeux, lui donnant une idée : elle pouvait toujours s'installer dans la forêt bordant Kiri ! Contente d'avoir trouvé cette idée, elle s'avança d'un pas résolu vers la sortie de la ville.
Il fallait trouver un terrain plat, plutôt à l'abri des regards et près d'un point d'eau. La dernière condition n'était pas bien dure à remplir, la région étant riche en rivières, fleuves et autres lacs. Au bout de quelques heures, elle finit par trouver quelque chose qui correspondait plutôt bien à ce qu'elle cherchait : une petite clairière abritée par de grands arbres, avec un petit ruisseau passant à proximité. Kira regarda autour d'elle, cherchant Kiri des yeux. A sa grande satisfaction, le village était proche de la clairière. Elle laissa tomber son gros sac par terre, et s'assit à côté. Elle regarda le ciel : il commençait à faire nuit, et elle n'avait toujours pas mangé. Son estomac manifesta d'ailleurs son mécontentement par un gargouillis sonore. Kira soupira et se leva à contre-coeur. Elle prit l'un des kunais "empruntés" à son père et partit à la recherche de quelque chose à manger.
Elle ne trouva que des fruits. Mais ça ferait l'affaire. Elle revint à l'endroit qui était désormais sa maison et s'endormit. Le lendemain, elle fut réveillée par les cris des oiseaux. Kira se frotta les yeux, encore endormie, et regarda sa montre : il était presque 7 heures. Elle ne risquait pas d'être en retard, mais mieux valait se dépêcher. Elle mangea quelques fruits de la veille, se nettoya rapidement dans le ruisseau, et enfila d'autres vêtements. Elle rattacha ses cheveux et prit les kunais de son père ainsi que le peu d'argent qu'elle avait. Elle cacha son sac contenant toutes ses affaires dans un buisson, et fit une croix sur l'arbre le plus proche à l'aide d'un kunai pour être sûre de retrouver ses affaires.
Allégée du poids de son sac, elle pouvait y aller en courant. Malgré son apparente fragilité, Kira courait vite et était plutôt endurante. Elle arriva devant l'Académie avec 10 minutes d'avance. Des enfants de son âge se pressaient déjà dans le hall d'entrée. Kira s'assit sagement sur un fauteuil en attendant qu'on les fasse entrer. Les portes s'ouvrirent et les enfants s'y engouffrèrent. Kira les suivit, et commença à chercher une place. Elle en vit une vers le milieu, et s'y assit. Elle surprit le regard d'un autre élève qui tenait ses cahiers fermement serrés contre lui, s'y cramponnant presque. Il avait l'air de chercher une place, et Kira lui proposa d'une voix aimable de s'asseoir à côté d'elle, puisqu'il y avait de la place. Le garçon la regarda d'un air apeuré, et se dirigea à l'autre bout de la classe sans même lui répondre.

* Bizarre lui... *

Une fille finit par s'asseoir à côté de Kira, mais semblait vouloir mettre autant de distance que possible entre elle et Kira. Cette dernière préféra ne pas y prêter attention, et reporta son attention sur le cours qui commençait. A la sortie des cours, elle passa devant un groupe de petites filles qui chuchotaient, et entendit involontairement un bout de leur conversation :

Vous avez vu la fille avec les cheveux blancs?

Kira écarquilla les yeux, et se rapprocha discrétement d'elles.

Bien sûr ! On ne voit que ses cheveux blancs ! Et elle a les yeux rouges aussi...

Oui, ma maman m'a dit de pas m'approcher d'elle...

Moi mon grand frère m'a dit que ses yeux ressemblaient à des Sharingan !

Vraiment?? Mais c'est dangereux, non?

Oui, il faudra faire attention à ne pas l'énerver...

Horrifiée, Kira s'éloigna d'elles. Elle en avait suffisamment entendu pour comprendre. Ce garçon avait eu peur d'elle... Perplexe, Kira ne voyait pas en quoi elle faisait peur, et ne chercha pas à comprendre.

Les mois s'écoulaient, tous semblables : les autres élèves l'ignoraient superbement lorsqu'ils ne l'insultaient pas, et elle logeait toujours dans sa clairière. Elle avait grandi de dix bons centimètres, et culminait désormais à 1m56, ce qui pour une enfant de 12 ans était plutôt inhabituel ; cependant bien qu'elle mangeait toujours à sa faim, elle était toujours aussi maigre, même si un début de poitrine commençait à faire son apparition.
Ce qui avait changé outre son physique, c'est que maintenant qu'elle commençait son apprentissage des techniques ninja de base, elle pouvait chasser plus facilement ses repas, même si une fois elle fut blessée par un sanglier, ce qui lui valut une belle cicatrice dans le dos ; elle se déplaçait également plus rapidement et avec plus d'agilité, et maniait fort bien les kunais.
Comme même en dehors des cours à l'Académie elle s'entrainait grâce à ces chasses, Kira devint petit à petit une de meilleures élèves de sa classe, ce qui n'arrangea en rien ses relations avec les autres élèves. Elle avait d'ailleurs renoncé à se faire des amis, préférant se concentrer sur son entrainement et sa vengeance.

Au début de l'automne, l'examen genin se profila à l'horizon : Kira s'entraina encore plus que d'habitude. Elle s'était vraiment habituée à cette vie dans la forêt de Kiri, en pleine nature. Elle connaissait désormais la forêt comme sa poche, c'était un peu devenu son royaume, un bien grand mot pour une enfant si jeune...
Le jour de l'examen, Kira se leva un peu plus tôt que d'habitude après une bonne nuit de sommeil. Elle se sentait en pleine forme, et un frisson d'excitation lui parcourut l'échine : son corps tout en entier manifestait sa hâte de se confronter à cette première épreuve que constituait l'examen. Kira se lava énergiquement à l'eau glacée du ruisseau puis attacha soigneusement ses cheveux en deux chignons blancs comme la neige pour qu'ils ne la gênent pas.
Elle sortit de sa forêt en toute hâte, et courait sur les toits inégaux des maisons de Kiri avec enthousiasme. L'air frais qui lui fouettait le visage rappelait que l'automne était arrivé ; Kira appréciait cet air vivifiant qui stimulait la circulation sanguine.
L'examen genin se révéla bien plus simple que ce à quoi Kira s'attendait, et elle surclassa bon nombre de ses petits camarades : elle était parvenue à créer quatre bunshin lui ressemblant à la mèche près, alors que la plupart des autres élèves n'était parvenue à en produire qu'un ou deux. Elle obtint donc le titre de genin avec brio. Personne ne la félicita. Elle s'acheta un gateau à Kiri pour fêter ça ; elle le mangea seule dans sa clairière.
Le lendemain, Kira reçut son bandeau frontal toute seule, au milieu de ses camarades venus avec leurs parents ainsi que leurs frères et soeurs pour ceux qui en avaient. De retour dans sa clairière avec le précieux bandeau, elle se regarda dans le reflet de l'eau, et se dit qu'elle devrait peut-être couper ses cheveux, qui lui arrivaient vers le milieu des cuisses. Elle se saisit donc d'un kunai, et à l'aide du reflet dans l'eau, trancha ses blancs cheveux au niveau de ses épaules de manière aussi égale que possible. Elle contempla le résultat avec satisfaction : cette nouvelle coupe allait marquer un nouveau départ.
Elle noua précautionneusement son bandeau frontal avec le sigle de Kiri dans ses cheveux tel un serre-tête. Kira regarda longuement son reflet. Alors c'était ça l'effet que ça faisait, être officiellement une ninja de Kiri. Etre reconnue comme membre à part entière de ce village... Elle ne put s'empêcher de sourire d'un air désabusé : elle ne serait jamais acceptée.

A même pas 13 ans, elle intégra la team n°4 en tant que genin de Kiri.

Chapitre 2 : "XIX : Le Soleil"



Le matin de sa première rencontre avec les gens qui allaient composer sa team, Kira se réveilla un peu trop tard, mais heureusement parvint à arriver à l'heure en courant encore plus vite que d'habitude sur les toits du village de Kiri. Elle arriva au point de rendez-vous légérement essouflée, mais souriante. Un homme se tenait là devant elle. Grand, le sourire en coin, il avait les cheveux d'un noir profond mais en bataille et des yeux bleus vifs et perçants : il était plutôt bel homme. Une barbe commençait à apparaître sur son menton. Elle s'approcha de lui, mais avant qu'elle ait pu dire quoi que ce soit, il lui tapota la tête en souriant :

Je m'appelle Akira Edogawa, et je suis désormais votre instructeur ! Vous êtes...?

-Sakurazuka... Kira Sakurazuka.

Akira frotta doucement sa barbe de 3 jours d'un air pensif :

Sakurazuka? Comme Sakurazuka Masashi, le jounin de Kiri?

Kira regarda son instructeur dans les yeux quelques secondes et finit par dire lentement :

-Non, je n'ai pas de père.

Ah...pardon je n'aurais pas dû...

-Ne vous inquiètez pas Akira senseï, j'ai l'habitude.

Elle accompagna sa phrase d'un sourire pour le rassurer. Kira s'apprêtait à le remercier de s'en inquiéter lorsqu'elle entendit une voix trainante derrière elle :

Tiens tiens, mais c'est la fameuse Kira...

Kira se retourna et fit face à une fille qu'elle ne connaissait que pour l'avoir vue parfois à l'académie. Elle était plus petite qu'elle d'au moins 5 centimètres malgré ses chaussures à talons, avait le teint hâlé, les cheveux longs de couleur miel et les yeux marrons. Elle se tenait droite comme un i, les bras croisés et le regard hautain. Kira recula légérement.

-On...on se connait?

Oh toi, tu ne dois pas avoir entendu parler de moi. Je suis Naomi Saionji. Mais toi, tu n'auras le droit de m'appeler que "Saionji-san" bien sûr.

La jeune fille avait bien insisté sur le "toi". Kira ne répondit rien et regarda le sol. Akira haussa un sourcil.

Ne sois pas méprisante s'il te plait Naomi-chan.

La jeune fille le regarda d'un air mécontent, mais préféra changer de sujet.

Il manque quelqu'un non? Que fait-il? Il est en retard !

Akira eut un sourire gêné et se passa la main dans les cheveux.

A vrai dire, il n'est pas encore arrivé à Kiri, donc nous allons commencer sans lui. Mais il devrait être là demain normalement.

Naomi fronça les sourcils.

Et comment pouvez-vous en être aussi sûr?

Akira ne put s'empêcher de sourire de plus belle.

Tout simplement parce que votre co-équipier est également mon fils ! Donc je pense pouvoir être sûr de ce que j'avance, Naomi-chan. D'autres questions? Sinon, aujourd'hui vous allez me montrer ce que vous savez faire !

Kira hocha la tête et Naomi ne dit rien. Akira regarda alternativement les deux jeunes filles. Il laissa planer un lourd silence, et finit par hurler brusquement :

Bunshin no jutsu en vitesse !!

Les deux jeunes filles sursautèrent par la brusquerie de l'ordre donné, mais s'éxécutèrent. Kira créa quatre bunshin comme lors de l'examen genin, et Naomi n'en fit que trois. Elle lança un regard meurtrier à Kira qui déglutit avec difficulté mais soutint son regard. Akira fit comme si de rien n'était et dit en souriant :

J'avais oublié que vous faites partie des meilleurs élèves qui sont passés genin ! J'ai de la chance ! Rassurez-vous mesdemoiselles, mon fils n'est pas mauvais non plus ! Maintenant, henge no jutsu sur vous même, il faut que vous me ressembliez !

Naomi et Kira se transformèrent toutes deux en une parfaite réplique d'Akira. Re-regard meurtrier de Naomi déguisée en Akira et entourée de trois Naomi.

Je vais lancer des shuriken sur l'un de vos bunshin, il va falloir utiliser une technique de permutation en utilisant... (il fit apparaître deux troncs d'arbre devant les jeunes filles) ceci ! Et ce, tout en gardant mon apparence

Il fit un sourire qui disparut immédiatement pour laisser place à une expression de grande concentration, que Kira voyait pour la première fois depuis qu'ils avaient commencé l'entrainement. Son mouvement fut tellement rapide que Kira eut à peine le temps de discerner les shuriken qu'il lança. Kira ne parvint pas à anticiper la cible des shuriken d'Akira et permuta un autre bunshin que celui visé. Pareil pour Naomi. Akira soupira.

Je m'en doutais un peu que vous n'y arriveriez pas du premier coup... Annulez le henge, ce sera peut-être plus simple. Naomi-chan, refais un bunshin, comme ça tu en auras autant que Kira-chan. On recommence ! Concentrez-vous sur la direction que les shuriken empruntent !

De nouveau, il lança des shuriken à une vitesse affolante, mais Kira s'y attendait cette fois-ci, et parvint à suivre de ses yeux rouges la course des petits bouts de métal.

* A droite !!! *

Kawarimi no jutsu !!

Kira entendit Naomi crier la même chose à côté d'elle. Un nuage de fumée apparut. Lorsqu'il se dissipa, Kira regarda du côté de Naomi : devant elle se trouvait un tronc criblé de shuriken. Kira regarda ses propres bunshin : deux étaient encore là, le 3ème avait été remplacé par un tronc d'arbre. Sur le bout de bois, Kira vit des petits reflets métalliques : les shuriken d'Akira. Ce dernier applaudit les jeunes filles tout en disant :

Bravo mesdemoiselles, vous avez toutes les deux réussi ! Maintenant, j'aimerais que vous grimpiez aussi vite que possible en haut d'un de ces arbres (il désigna du doigt des arbres près d'eux) et que vous détruisiez vos bunshin, et ce, également aussi vite que possible. Libre à vous de choisir comment vous le faites. C'est parti !

Il abaissa sa main droite pour marquer le départ. Kira s'élança vers un arbre, utilisa le Konobori, courut sur le tronc à toute vitesse en faisant bien attention au dosage de son chakra, toucha la plus haute branche de l'arbre et fit demi-tour sur le large tronc. A trois mètres environ du sol, elle sauta et se précipita vers ses bunshin tout en sortant ses deux kunais. Elle en lança un sur le bunshin le plus éloigné d'elle et éventra le deuxième qui disparut dans un nuage de fumée. Naomi avait quant à elle préféré lancer des shuriken sur ses bunshin, mais était quand même arrivée légérement après Kira.

Bien, je vois que vous maitrisez bien les bases. Je pense que ce sera tout pour aujourd'hui mesdemoiselles ! Rendez vous ici à la même heure demain !

Sur ce, il disparut immédiatement, laissant Kira et Naomi seules.

Tu paies rien pour attendre Kira...

Kira la regarda, haussa les épaules et partit rejoindre sa clairière.
Le lendemain arriva rapidement, apportant son autre lot de nouveautés. Kira se préparait à aller à l'entrainement, et tout en se coiffant se souvint que c'était aujourd'hui que devait les rejoindre leur nouveau co-équipier, qui était également le fils d'Akira sensei.

* Je me demande s'il ressemble à son père... En tous cas, j'espère qu'il sera moins pénible que Naomi... Sinon on va pas s'en sortir... *

A la pensée d'avoir de nouveau Naomi sur le dos, Kira soupira longuement. Mais bon, elle n'avait pas vraiment le choix. Elle était toute à ses réflexions lorsqu'elle se souvint d'une chose importante : aujourd'hui c'était son anniversaire ! Surprise d'avoir même oublié ça, elle farfouilla dans son sac à la recherche d'un peu d'argent : elle comptait bien s'offrir un cadeau, puisque personne d'autre n'y songerait. Elle partit donc un peu plus tôt, et flâna dans les rues de Kiri, cherchant un cadeau potentiel. C'était la première fois qu'elle prêtait vraiment attention aux ruelles commerçantes, vu qu'elle circulait bien plus souvent sur les toits de Kiri que dans les rues elles-mêmes.
Une vitrine attira son attention : on pouvait y voir des petits pendentifs brillants, ainsi que d'autres bijoux du même genre. Kira entra dans le magasin pour regarder tout cela de plus près. Elle vit alors un pendentif avec une pierre bleue turquoise qui était particulièrement magnifique. Kira regarda le prix, et grimaça légérement : c'était plutôt cher. Mais bon, ce collier était vraiment joli, et un anniversaire, par définition ça n'arrive pas tous les jours, n'est-ce pas? Et puis comme elle chassait ses repas dans la luxuriante forêt bordant Kiri et qu'elle y dormait, elle n'avait pas beaucoup de frais. Elle pouvait bien s'offrir un petit quelque chose pour une fois...
Quelques instants plus tard, elle ressortit de la boutique avec le sourire aux lèvres et un petit paquet soigneusement emballé : elle avait décidé qu'elle ne l'ouvrirait que ce soir après l'entrainement. Elle le rangea dans sa poche gauche et se dirigea vers le point de rendez-vous. De loin, elle distingua une silhouette de petite taille qui attendait déjà : Naomi. Le sourire de Kira disparut immédiatement. Elle se doutait que Naomi lui lancerait une remarque déplaisante dès qu'elle serait suffisamment près pour l'entendre. Pari gagné : dès que Kira s'approcha à moins de 10 mètres de Naomi, celle-ci lui lâcha d'une voix trainante que Kira commençait déjà à haïr :

C'est moi ou ta sale tête est encore plus hideuse qu'hier?

Kira lui jeta un regard furieux : elle mourait d'envie de lui dire de la fermer car elle était pas bien belle non plus, puis de lui faire manger ses cheveux blonds, mais l'arrivée subite d'Akira l'en dissuada (quoique...)

Bien le bonjour mesdemoiselles ! En forme?

Kira marmonna un vague "oui" et Naomi ne répondit rien, tournant obstinément le dos à Kira (qui fit ensuite de même). Akira passa lentement sa main sur sa barbe naissante en soupirant.

Allons les filles... Aujourd'hui vous allez faire connaissance avec votre co-équipier ! Tsubaki, viens !

Rolala, c'est bon, j'arrive papa...

Sorti de nulle part, Tsubaki Edogawa, le fils d'Akira, fit son apparition à côté de son père. Il leva la main droite au niveau de sa tempe, et salua dans une sorte de salut militaire les deux jeunes filles :

B'jour !

Kira se retourna vers Tsubaki et écarquilla les yeux : Tsubaki Edogawa se trouvait être la copie quasi conforme d'Akira, mais en un peu plus petit et plus jeune, sans barbe et avec les yeux verts. Mais mis à part ces légères différences qui s'estomperaient probablement au fil des années (à part les yeux), la ressemblance était parfaite (on peut même dire que Tsubaki avait hérité de la beauté paternelle). Kira le scruta dans les yeux et dit d'une voix ferme mais pas agressive pour autant.

-Je suis Sakurazuka Kira. Enchantée Tsubaki-kun.

Tsubaki inclina légérement la tête en souriant en guise de courbette :

De même, Kira-chan.

Naomi rappela sa présence à tous (surtout à Kira) en toussotant, et s'avança vers Tsubaki en souriant, ignorant complétement Kira, mais en profitant tout de même pour lui écraser le pied droit au passage avec son talon aiguille. Kira serra les dents et les poings, mais ne dit rien. Naomi, toujours souriante, dit d'une voix claironnante à Tsubaki :

Moi c'est Naomi Saionji ! Ravie de faire ta connaissance Tsubaki-kun !

Tsubaki regarda Naomi de haut en bas, puis finit par dire :

Ça va ton pied Kira-chan?

Kira, surprise que Tsubaki dise ça (et même qu'il l'ai remarqué), écarquilla les yeux et finit par bredouiller :

-He? Ah...ça. Oui oui ça ira. Ce n'est pas une pauvre chaussure qui va suffire à me blesser quand même. Je ne suis pas en sucre.

Kira avait dit tout cela rapidement et d'un ton presque offusqué. Naomi fronça les sourcils d'un air mécontent, Tsubaki rigola et Akira se contenta de ricaner silencieusement. Akira s'éclaircit la gorge.

Hum. Bref. Aujourd'hui vous allez vous mettre d'accord pour désigner celui ou celle qui s'occupera des soins, c'est-à-dire celui -ou celle- qui devra apprendre le ninjutsu médical.

Naomi l'interrompit :

En tous cas, ce n'est pas moi qui m'en occuperai ! On n'a qu'à prendre Kira. Elle servira à quelque chose pour une fois...

Sale petite...

Ça suffit Tsubaki-kun, je m'en chargerai.

Elle se tourna vers Akira.

Ça ne vous dérange pas j'espère... sensei?

Akira sourit à sa jeune élève.

Bien sûr que non Kira-chan. Le ninjutsu médical est très utile et peut se révéler très efficace contre des ennemis. Je pense que tu devrais bien t'en sortir, car d'après ce que j'ai pu voir hier, tu controles plutôt bien ton chakra !

Les joues de Kira se colorèrent légérement : elle avait si peu l'habitude qu'on la complimente sur quoi que ce soit que la moindre petite phrase flatteuse la faisait rougir.
Ils s'entrainèrent ensuite quelque peu, et les 3 jeunes genin finirent complétement vidés de toute énergie.
Kira partit de l'entrainement la première, car elle avait décidé de s'acheter un petit gâteau en plus de son pendentif. Elle se dirigea vers la patisserie où elle avait acheté son gâteau pour fêter sa réussite à l'examen genin. Kira prit le gateau le moins cher et se dirigea vers la sortie de la ville en marchant – bizarrement, elle doutait que le gâteau soit en très bon état si elle se déplaçait comme d'habitude, c'est-à-dire en bondissant sur les toits de Kiri.

Elle mit donc un peu plus de temps pour revenir à sa petite clairière, mais pas tant que ça car elle avait tout de même couru. Lorsqu'elle arriva, elle posa délicatement le gateau sur le morceau de tronc qu'elle avait converti en table et se laissa tomber un peu moins délicatement à côté. Cet entrainement l'avait complétement épuisée. Elle se redressa pour ouvrir l'emballage de son petit gâteau, mais entendit un bruissement dans un buisson pas très loin. Elle se leva d'un bond, et attrapa un kunai, sur le qui-vive. Un bruissement se fit de nouveau entendre : Kira lança immédiatement son kunai dans la direction du bruit. Le kunai se planta dans un tronc d'arbre.

Hey doucement ma vieille !

Kira écarquilla les yeux. Elle connaissait cette voix...

Tsubaki-kun?

Tsubaki s'avança vers elle en se massant le crâne.

Ah la la j'ai cru que j'allais mourir quand t'as lancé ce kunai... Faudra que je prévienne papa que t'es si dangereuse avec un kunai à la main....

Mais...mais qu'est-ce que tu fiches ici? Tu m'as suivie...?

Il s'assit par terre.

Ben ouais, sinon comment j'aurais pu me retrouver au beau milieu de la forêt de Kiri? T'as oublié (il sortit quelque chose de sa poche) ça !

Suite du chapitre 2

Tsubaki montra un petit paquet coloré.

C'est bien à toi non?

Kira regarda le paquet les yeux écarquillés, puis porta machinalement la main à sa poche. Vide. C'était bien le paquet contenant son pendentif que Tsubaki tenait entre ses doigts. Elle s'avança vers lui la main tendue.

Oui. C'est à moi. Tu peux me le donner?

Tsubaki s'apprêtait à lui donner le paquet lorsque son regard se posa sur le gâteau posé sur le tronc.

Un gâteau? Tu fêtes quelque chose?

Il regarda le paquet qu'il tenait puis de nouveau le gâteau.

Oooh je vois... C'est ton anniversaire?

Kira lui prit le paquet des mains.

Exact.

Tsubaki lui sourit aimablement.

Joyeux anniversaire alors ! (il lança un regard autour de lui) Mais attends un peu... Me dis pas que tu vis ici?

Ben...si, pourquoi?

Autant Kira paraissait calme, autant Tsubaki paraissait choqué. Il se leva et prit le gateau.

Tu ne vas pas manger ce gâteau ici. Viens le manger à la maison. Papa sera ravi.

Mais je...

Pas de mais !

Et c'est ainsi que Kira se retrouva devant la porte de la maison des Edogawa. C'était une plutôt grande bâtisse, entourée d'une barrière et disposant d'un jardin. Akira vint leur ouvrir, et lorsqu'il vit que Kira accompagnait son fils, il eut une expression où se mêlaient surprise et bonne humeur.

Tiens? Kira-chan, que me vaut le plaisir de ta visite?

Kira s'apprêtait à protester qu'elle avait été forcée de venir (pour pouvoir récupérer son gâteau et son pendentif), mais Tsubaki prit la parole avant elle :

C'est son anniversaire. Et elle comptait le fêter toute seule dans un coin de la forêt de Kiri, où apparemment elle vit aussi.

Mais je vois pas ce que ça peut te faire que j'habite là...

Akira s'approcha d'eux et posa une main sur la tête de chacun des deux.

Allons, du calme les enfants. Je vais m'occuper du problème. Tsubaki, va mettre ce que tu as dans les poches dans le salon. Kira-chan, va falloir que tu m'expliques un peu cette histoire de vie dans la forêt je crois.

D'accord papa!

Tsubaki s'eclipsa, laissant son père avec Kira.

Ben je vis dans la forêt de Kiri depuis pas loin d'un an. Je ne souhaite pas parler du reste.

Humm... Dans ce cas, tu vas venir habiter ici. Et ce n'est pas une question, ajouta-t-il en souriant.

Kira ouvrit tout grand les yeux, croyant à une blague. Perdu. Le soir même, Tsubaki et Kira repartirent à la clairière pour récupérer ses affaires, et Akira débarassa légérement une chambre qu'ils n'utilisaient jamais (mais qui était cependant en bazar) pour que Kira ait sa chambre pour elle. Le père fit visiter la maison à Kira qui ne manqua pas de remarquer que c'était plutôt bordélique, et qu'il y avait des traces de brûlures un peu partout dans la cuisine. Bref, ce qui peut arriver si deux "mâles" un peu feignants se retrouvent dans une grande maison. Malgré les traces assez inquiétantes dans la cuisine, Akira prépara un repas très réussi (Kira en déduisit que les brûlures dataient de l'époque où il apprenait à faire la cuisine). Ils se partagèrent ensuite le petit gâteau acheté par Kira, et allèrent se coucher : le lendemain, un dur entrainement les attendait. Kira redécouvrit ce que c'était que de dormir dans un vrai lit, elle qui s'était habituée à dormir à même le sol.
Sur le chemin pour se rendre à l'entrainement, Akira proposa quelque chose à Kira :

Puisque tu as accepté d'être le ninja médical de l'équipe, il va falloir que je t'apprenne des techniques irou (ninjutsu médical)... Mais ça m'ennuie un peu pour toi, car je suppose que tu aimerais aussi apprendre les techniques que Tsubaki et Naomi-chan vont apprendre non?

Kira hocha la tête.

Oui, ce serait bien... Hier, quand vous avez parlé des ninjas médicaux, je me suis dit que le ninja médical devrait également maitriser des techniques de combat "classiques", vu que s'il est blessé, il ne pourra plus aider correctement les autres et la mission serait compromise. Mais vous croyez que ce serait possible d'apprendre à la fois des techniques irou et les autres?

Hum, ça risque de te demander pas mal d'énergie. Mais comme maintenant tu habites à la maison, ça devrait être plus simple je pense.

Alors je veux apprendre.

C'est entendu. Je ferai de mon mieux pour t'entrainer correctement.

L'entrainement se déroula sans encombres (mis à part le fait que Naomi se cassa un ongle), et tous rentrèrent chez eux, épuisés mais satisfaits.
Les semaines s'écoulaient, Naomi, Tsubaki et Kira s'entrainaient tous les jours, surtout Kira qui, en plus des entrainements et des missions au sein de la team, continuait d'aller tous les soirs s'entrainer dans sa chère forêt. Elle en profitait d'ailleurs pour se servir des jutsus médicaux qu'elle apprenait en soignant les animaux blessés qu'elle trouvait sur son chemin. La team n°4 avançait à un bon rythme, et même si Naomi râlait, il fallait reconnaître qu'elle était douée, surtout dans le domaine des ninjutsus dont le village était spécialiste : les techniques suiton. C'était d'ailleurs plutôt logique, les Saionji étaient les lointains descendants des fondateurs du village de Kiri, ils en étaient d'ailleurs très fiers. Les saisons changeaient, lentement mais inexorablement, et le rude hiver de Kiri laissa place à la douceur printanière.
Un jour comme tant d'autres, Tsubaki adressa une requête à Kira :

Ça te dérangerait que je t'accompagne...quand tu t'entraines dans la forêt? Au moins une fois.

Kira, déconcertée par une telle demande, bredouilla un vague "si tu veux", puis se souvint que l'anniversaire de Tsubaki n'était plus très loin :

Ah au fait Tsubaki-kun, tu veux quelque chose de particulier pour ton anniversaire? ...Que je sache quoi t'offrir.

Tsubaki se mit à rire.

Te prends pas la tête pour ça ! J'ai déjà ma petite idée

Kira le regarda d'un air perplexe, et Tsubaki se contenta de poser sa main sur la tête de Kira.

T'inquiète pas pour ça je t'ai dit !

Tsubaki-kun...

Oui?

Ton père déteint sur toi je trouve...

Le lendemain, Tsubaki accompagna Kira à son entrainement dans la forêt comme prévu. Tous deux bondissaient avec souplesse de branches en branches sans rien dire. Ils avancèrent ainsi jusqu'à ce que Kira remarque au sol un lapin qui boitait. Elle fit signe à Tsubaki et tous deux atterirent sur le sol moelleux de la forêt. Kira s'accroupit à côté du lapin et commença à l'examiner.

Ce n'est rien de bien méchant, mais il saigne pas mal... Inyu Shometsu (désapprouvation des plaies) ! Et maintenant... Chiyute no jutsu ! (technique de soin minime)

Elle s'essuya le front. Le lapin cligna des yeux, ne comprenant pas trop ce qu'il venait de se passer, et repartit gambader joyeusement. Tsubaki l'avait regardée faire, et applaudit pour la féliciter de ce qu'elle venait de faire. Kira se releva précautionneusement.

Ça ce n'est pas grand chose par rapport à ce que j'ai pu voir des fois !

Dis-moi Kira-chan... Tu ne te sens pas seule?

Kira, surprise, se tourna vers Tsubaki. Il la regardait d'un air sérieux. C'était rare de le voir ainsi, vu qu'en général il rigolait ou il souriait.

Moi...moi la solitude pèse !

Après avoir dit ça, il la fixa un instant puis il repartit en direction de Kiri, laissant derrière lui une Kira perplexe.

* Mais qu'est-ce qu'il raconte...? *

Elle rentra elle aussi à la maison Edogawa un peu après lui. Elle s'apprêtait à aller se laver les mains pour manger lorsqu'elle croisa Tsubaki qui venait probablement de prendre un bain, à en juger par la serviette de bain qu'il portait sur l'épaule.

Ah Tsubaki-kun qu'est-ce que tu...

Oublies ce que je t'ai dit. Allons à table, Papa a préparé un katsudon ce soir !

Il lui sourit pour essayer de la rassurer, et Kira partit donc se laver les mains rapidement.

Quelques jours plus tard, l'anniversaire de Tsubaki arriva. Le temps se réchauffait peu à peu, et le soleil faisait de plus en plus d'apparitions dans le ciel. Depuis l' "histoire" dans la forêt, Tsubaki n'avait plus dit quoi que ce soit y ressemblant ou y faisant allusion, et avait retrouvé sa bonne humeur habituelle. Le matin de l'anniversaire de Tsubaki, Kira alla frapper à la porte de Tsubaki, qui dormait encore : il n'y avait pas entrainement aujourd'hui.

Tsubaki-kun? Je peux entrer?

Pas de réponse. Kira ouvrit lentement la porte et le trouva profondément endormi. Elle s'accroupit à côté du lit et le secoua doucement pour le réveiller.

Allez debout Tsubaki-kun, Akira-san a préparé un bon repas pour ton anniversaire !

Grognant légérement, Tsubaki ouvrit un oeil, et se frotta l'autre de la main. Il marmonna d'une voix endormie :

Késkispasse...?

Sitôt après avoir dit ça, ses yeux se refermèrent tous seuls et Tsubaki retomba mollement sur son lit. Kira se dit à ce moment là qu'il fallait le réveiller de façon un peu plus énergique si elle voulait le faire sortir de ce lit avant la tombée de la nuit. Elle se contenta donc de hurler :

JOYEUX ANNIVERSAIIIIRE~!!!!

Objectif atteint : Tsubaki se leva en sursaut et se retrouva nez à nez avec Kira. Venant tout juste d'être réveillé de façon assez barbare, ce pauvre Tsubaki était un peu confus dans ses paroles :

Qu'est-ce que... Kira-chan? Mais mais... Qu'est-ce que tu fiches ici? ><

Kira eut un sourire amusé, et fit une pichenette sur le front du jeune homme, l'air faussement contrarié :

Aujourd'hui c'est ton anniversaire, baka ! Me dis pas que tu as oublié?

Bennn... A vrai dire, si. Mais bon maintenant je m'en souviens ! Au fait, je peux avoir un bisou comme cadeau d'anniversaire?

Tsubaki montra du doigt ses lèvres en faisant un large sourire. Kira le regarda l'air de dire "t'es vraiment trop con", puis se releva et se dirigea vers la porte.

Dépêches-toi, Akira-san va finir par perdre patience !

Tsubaki soupira avec l'expression d'un gamin à qui on venait de piquer sa sucette (même s'il se doutait un peu qu'elle réagirait comme ça). Il se leva avec difficulté et la suivit en trainant des pieds.

Oui chef...

Après ce superbe râteau, Tsubaki n'insista pas. Du moins pas pendant un certain temps. Quelques mois plus tard, peu de temps avant l'anniversaire de Kira, la team n°4 apprit l'imminence de l'examen chuunin, qui aurait lieu en novembre. Les entrainements redoublèrent donc d'intensité.
Depuis le début de l'été, Akira avait demandé à son fils d'accompagner Kira lorsqu'elle s'entrainait en forêt car depuis quelques temps, une organisation nommée Akatsuki avait commencé à faire parler d'elle, et il ne valait donc mieux pas se déplacer seul dans un endroit potentiellement dangereux car en dehors du village. Kira avait bien essayé de protester, arguant qu'elle n'avait pas besoin de "cette" aide-là, mais Akira avait insisté, lui disant que si elle ignorait cette consigne, il ferait en sorte qu'elle ne puisse plus du tout sortir. Sachant qu'il était tout à fait capable de mettre en pratique ces menaces, elle n'insista donc pas. Cependant, pour bien montrer son désaccord, elle s'arrangeait pour échapper à l'attention de Tsubaki dès qu'elle en avait l'occasion, et partait dans des coins toujours plus inaccessibles de la forêt.
Lors d'une de ses escapades, elle se retrouva dans une sorte de grotte avec un lac soutterain. Tout était silencieux, le seul bruit qu'on pouvait entendre était celui des gouttes qui tombaient dans le lac. Il y faisait frais, en contraste avec la chaleur caniculaire de la surface. Kira s'assit au bord du lac, trempant ses jambes dans l'eau.
Elle regarda son reflet dans l'eau, et se souvint qu'elle avait fait pareil il y a de cela presque un an, juste après être passée genin. Plus elle s'y regardait plus elle trouvait qu'elle avait beaucoup changé physiquement depuis. Elle avait encore grandi, pour atteindre désormais les 1 mètre 65 -alors qu'elle n'a même pas encore 14 ans-, et en y regardant de plus près, sa poitrine avait augmenté de taille elle aussi, mais Kira était tellement occupée par les entrainements -et son désir de vengeance qui était encore bien présent- qu'elle n'y avait même pas fait attention.
Elle se regarda sous divers angles, et une chose évidente lui apparut : elle commençait à être réellement féminine, malgré le peu de "formes" qu'elle avait – car elle était toujours aussi maigrichonne, à croire que toute la nourriture qu'elle pouvait bien manger disparaissait comme par enchantement dès qu'elle l'avalait... Elle se dit donc que ce n'était peut-être pas plus mal qu'elle apprenne le ninjutsu médical, car avec sa force de mouche à moitié endormie, la pratique du taijutsu aurait été plutôt difficile, il fallait bien l'avouer. Au moins elle était rapide.
Toute à ses considérations, Kira n'avait même pas entendu que Tsubaki était rentré dans la grotte : il avait fini par la retrouver en suivant ses traces de pas. Il se précipita sur elle, et la força à se lever.

He? Mais qu'est-ce que tu...?

Tsubaki lui fit signe de se taire, et l'attrapa par les épaules. Kira le regarda de ses yeux rouges d'un air mécontent, mais Tsubaki quant à lui, semblait autant fâché que soulagé.

J'ai eu tellement peur que toi aussi tu te sois faite... Je ne te voyais plus et j'ai vraiment cru que... Je suis vraiment trop con !

Comment ça "toi aussi" ? Il s'est passé quelque chose?

Un des meilleurs ninjas de Kiri a été retrouvé mort non loin d'ici. Il semblerait que ce soit l'oeuvre d'Akatsuki. On rentre. Ordre de papa.

Suite du chapitre 2

Kira, la gorge serrée, suivit Tsubaki et ils rentrèrent chez eux aussi vite que possible. Le verdict d'Akira tomba : plus d'entrainement en forêt jusqu'à nouvel ordre. C'était bien trop dangereux, et d'ailleurs il ne manqua pas de dire aux deux adolescents qu'ils avaient eu beaucoup de chance. Tout le village de Kiri était en alerte, et des couvre-feux furent mis en place. L'ambiance était particulièrement tendue.
La team n°4 avait encore une mission à effectuer avant l'arrivée des examens chunin. C'était une mission a priori banale et facile. C'aurait été le cas si seulement ils n'étaient pas tombés sur un membre de l'Akatsuki. Cet homme portait une gigantesque épée. Le plus étrange était que lui aussi utilisait des techniques suiton. Mais ça, ce n'était pas vraiment le problème. Il les attaqua violemment, Naomi fut griévement blessée. Après qu'Akira soit parvenu tant bien que mal à le mettre en fuite, Kira s'approcha immédiatement d'elle pour la soigner. Bien que très faible, Naomi parvint à parler :

Me...touche pas...espèce de...

Tais-toi. T'as besoin de soins. Car même si t'es une garce, t'es quand même ma co-équipière. Donc je dois te sauver. Il faut bien que je serve à quelque chose, c'est bien ce que t'as dit non?

Malgré tous ses efforts, Kira ne parvint pas à soigner totalement Naomi, et celle-ci perdit l'usage de son oeil droit. Les Saionji, malgré que Naomi leur ait expliqué que Kira avait fait ce qu'elle pouvait pour la soigner, firent pression pour que Kira soit radiée de l'Académie ninja de Kiri. Ils réussirent, et le bandeau frontal de Kira fut détruit le lendemain même, qui se trouvait également être le jour de l'anniversaire de Kira. Elle passa la journée assise sur la terasse sans manger, sans boire, et ne parlait plus. Elle se répétait sans cesse la même chose : pourquoi ça s'était passé comme ça? Pourquoi ce type de l'Akatsuki était-il venu, et pourquoi les avait-ils attaqué?
Hier matin encore, Kira se voyait prochainement chuunin, et donc toujours un peu plus proche de l'accomplissement de la dernière volonté de sa mère, mais là... La destruction de son bandeau frontal marquait pour elle une fin. Elle regardait devant elle d'un air absent, lorsqu'elle vit une tasse apparaître devant ses yeux : Tsubaki tendit la tasse à Kira qui la prit, sans trop savoir elle-même ce qu'elle faisait. Il s'assit à côté d'elle sans rien dire. Ils restèrent un long moment silencieux, mais Tsubaki décida de prendre la parole.

C'était pas ta faute.

Kira, entendant cela, ne put retenir plus longtemps ses larmes qu'elle contenait depuis la veille. Entre deux sanglots, elle parvint à articuler que c'était parce qu'elle n'était pas assez compétente que Naomi avait perdu son oeil, et que donc c'était elle la responsable. Tsubaki soupira longuement en regardant le ciel.

Et tu crois que c'est en te laissant mourir de faim et de soif que tu vas y changer quoi que ce soit? Bois le verre que je t'ai passé. C'est du thé à la menthe. Ton préféré je crois.

Kira acquiesça lentement de la tête, et porta le liquide brûlant à ses lèvres, se disant que si elle ne le faisait pas, lui il le ferait. Le thé lui brûla un peu la langue, et elle grimaça. Ses larmes cessèrent un peu de couler.

Ah, et comme aujourd'hui c'est ton anniversaire, j'ai un cadeau pour toi. C'est pas grand chose, mais je pense que ça te fera plaisir...

Tsubaki farfouilla dans sa poche, et en sortit un petit paquet grossièrement emballé. Kira l'ouvrit avec lenteur, et écarquilla les yeux en voyant ce qu'il contenait.

Mais c'est...

Un bandeau frontal au sigle de Kiri. Tsubaki ajouta en souriant :

Bon c'est vrai qu'il est un peu usé vu que je l'ai porté mais bon... Puisque ces salauds ont détruit le tien je te donne le mien.

Il se passa la main dans les yeux en rigolant ("ça fait un peu gnan gnan, mais c'est pas grave ! "). Kira regarda le bandeau puis Tsubaki. Il sortit un second bandeau flambant neuf de son autre poche, et dit simplement en guise d'explication :

J'ai dit aux gens de l'Académie que je l'avais perdu pendant la mission, donc ils m'en ont donné un nouveau.

Kira, ne sachant comment le remercier, se contenta de se jeter à son cou et d'y pleurer bruyamment. Tsubaki, un peu déconcerté par la réaction assez inhabituelle de Kira, lui tapota maladroitement la tête pour essayer de la calmer. Épuisée par le manque de nourriture et d'eau, et aussi par les larmes, Kira s'endormit sur place, et Tsubaki dut la transporter jusqu'à sa chambre car les nuits commençaient à se faire fraîches (heureusement, comme elle était toujours aussi maigrichonne, il n'eut pas trop de mal). Il la posa délicatement sur le lit, la recouvrit d'une couverture et alla se coucher dans sa propre chambre.
Quelques jours plus tard, Kira reçut une lettre de Naomi, qui y expliquait qu'elle n'avait pas réussi à empêcher sa famille de la faire radier de l'Académie, et qui la remerciait de l'avoir sauvée : sans son intervention, elle aurait perdu plus qu'un oeil. De plus, disait-elle dans cette lettre, un oeil en échange de la vie sauve, ce n'était pas grand chose. Elle expliquait ensuite qu'elle ne pourrait pas de suite reprendre l'entrainement car elle avait encore du mal à évaluer les distances, mais que dans quelques mois, ça ne poserait plus de problèmes.
Kira fut grandement soulagée par cette lettre, et se dit que Naomi n'était pas si garce que ça finalement.
L'examen chuunin arriva, et Tsubaki obtint le titre de justesse. Kira, même si elle était un peu jalouse de lui car elle ne pouvait plus le passer, était tout de même contente. De plus, Akira avait accepté de continuer de l'entrainer, car elle habitait toujours chez lui de toutes façons. Elle s'entrainait aussi avec Tsubaki sur demande d'Akira, car "il avait honte que son fils soit passé chuunin de justesse alors que si Kira avait pu passer l'examen, elle l'aurait surclassé". Kira portait depuis l'anniversaire de ses 14 ans le bandeau de Tsubaki autour du cou en plus de son pendentif.
Elle décida de se concentrer sur l'apprentissage des techniques irou. Les mois passèrent rapidement, Tsubaki et Kira s'entrainaient toujours autant, et tout deux ne cessaient de s'améliorer. L'un aussi bien que l'autre connaissaient une poussée de croissance assez étonnante : en pas loin d'un an et demi - depuis que Tsubaki était chuunin – Kira avait grandit de 5 centimètres et Tsubaki de 15 : Tsubaki était désormais légérement plus grand que Kira.
A ce propos, Akira dit d'un ton ému tout en se mouchant bruyamment lors des 16 ans de Tsubaki :

Ils ont grandi si vite...

Oui, ils avaient grandi bien vite... Aussi bien physiquement que psychologiquement d'ailleurs, ils étaient tous deux plus matures. Par contre, ce qui n'avait pas changé était la relation qu'ils entretenaient ensemble. Ou plutôt la non-relation devrait-on dire. En effet, ça n'avait pas progressé d'un iota, au grand dam de Tsubaki. Il espérait cependant que s'il réussissait à l'examen jounin, tout cela changerait.

Tsubaki se présenta à l'examen jounin à tout juste 17 ans. Il en sortit à moitié mort, mais victorieux. Kira dut le soigner de manière très intensive, car ses blessures étaient tout de même sérieuses. Akira quant à lui soupçonnait son fils d'avoir fait exprès pour que Kira s'occupe de lui – il fallait dire aussi qu'en deux ans Kira était devenue une superbe jeune femme. Grande, mince mais tout de même pourvue d'une poitrine plutôt avantageuse. Ses cheveux étaient de nouveau longs, et étaient toujours aussi blancs.
Pour sa première mission en solo, Tsubaki tomba dans une embuscade et en revint agonisant. Ses blessures étaient peu nombreuses, mais il avait perdu beaucoup de sang. Il tomba inconscient aux portes du village.

Chapitre 3 : "XV : Le Diable"

L'un des shinobis surveillant l'entrée du village de Kiri aperçut Tsubaki et il fut transporté d'urgence à l'hôpital ninja de Kiri. Akira fut prévenu, et lui et Kira se précipitèrent à son chevet. On était en train de l'opérer. Akira s'assit sur une chaise, la tête appuyée contre le mur. Kira quant à elle ne tenait pas en place : elle faisait les cent pas en maugréant que les employés de l'hôpital n'étaient que des incompétents, et que si c'était elle qui s'en occupait, Tsubaki serait déjà remis sur pied. Akira remarqua sa nervosité et lui dit d'un ton amusé :

Tu es inquiète? Ça ne te ressemble pas. Peut-être devrais-tu rentrer à la maison...

Tsss... Certainement pas ! Je reste. Et je viendrai avec lui à ses missions, vu que tout seul il y arrive pas.

Si c'est vraiment ce que tu penses, tu n'as qu'à rester tout le temps avec lui...

Kira, comprenant où voulait en venir Akira, ne répondit pas et recommença à tourner en rond. Une infirmière s'avança vers Akira.

Edogawa-san, nous avons un soucis, nous n'avons pas assez de sang à transfuser à votre fils et...

Kira se leva d'un bond et se dirigea vers elle.

Prenez le mien !!

D'accord suivez-moi mademoiselle !

Finalement, le sang donné par Kira permit de stabiliser l'état de Tsubaki. Quelques jours plus tard, elle et Akira furent autorisés à lui rendre visite. Tsubaki était encore très fatigué, mais de bonne humeur.

Quel incapable, même pas fichu de réussir une mission sans finir quasiment mort !

A cette phrase, il se mit à rire. Kira se leva si brusquement qu'elle fit tomber sa chaise et lui mit une claque. Elle semblait particulièrement énervée :

Ne-me-refais-jamais-ça !

Hein? Mais pourquoi tu t'énerves?

Kira se figea, la respiration haletante. Elle remit sa chaise en place, mais resta debout. Elle croisa les bras sur sa poitrine.

A partir de maintenant je t'accompagnerai dans tes missions. Puisque tu n'es pas assez fort.

Tsubaki écarquilla les yeux, et Kira partit sans rien dire. Perplexe, Tsubaki se tourna vers son père qui lui dit en rigolant :

Cette pauvre petite a fait les cent pas pendant des heures et a donné plus d'un demi-litre de sang pour que tu puisses être sauvé -d'ailleurs c'est étonnant qu'elle soit tombée dans les pommes-, et toi tout ce que tu trouves à faire, c'est te traiter d'incapable... T'es vraiment pas doué !

Akira mit une grande tape dans le dos de son fils en ricanant, Tsubaki grimaça légérement : il n'aimait pas que son père le traite de gamin. Akira cessa de ricaner et regarda son fils plus sérieusement.

As-tu pu voir les ennemis?

Ils étaient 15. L'un d'entre eux portait une tenue différente des autres. C'est le seul que je n'ai pas réussi à éliminer.

Une tenue différente?

Tsubaki hocha la tête.

Oui. Une cape noire avec des motifs rouges. C'est bizarre, j'ai l'impression d'avoir déjà vu ça quelque part...

Akira le regarda droit dans les yeux.

C'est l'Akatsuki... Moi qui pensais qu'ils avaient laissé le village tranquille... Et c'est normal que ça te dise quelque chose : nous avons fait face à l'un d'entre eux lors de la toute dernière mission de Kira-chan.

Tsubaki tapa du poing sur la tablette devant lui.

Et merde...

Un peu moins d'une semaine plus tard, Tsubaki put enfin rentrer chez lui, et il reprit immédiatement l'entrainement, malgré l'opposition de Kira qui estimait que ce n'était pas prudent vu son état encore un peu fragile. Malgré ses interdictions répétées ("Tsubaki-kun tu dois te REPOSER !! "), Tsubaki refusait obstinément de cesser de s'entrainer, répétant que ce n'était pas en se reposant qu'il progresserait. Kira laissa tomber en lui faisant promettre qu'elle serait là lors de ses entrainements pour surveiller son état et au cas où il aurait un problème.

Pourquoi tu me couves comme ça?

Je suis une ninja médecin. C'est mon rôle. Et si tu n'es pas content c'est pareil !

Oh mais moi ça me va tout-à-fait !

Tsubaki lui sourit d'un air malicieux et se dirigea vers un couloir sur sa droite. Kira, pensant qu'il comptait partir s'entrainer -sans elle- l'interpella :

Hey tu vas où?

Je vais aux toilettes. Tu veux venir avec moi pour voir si je vais bien?

A en juger par le kunai qui vint se planter dans le mur derrière lui manquant d'à peine 3 centimètres son oreille gauche, la réponses était 'non'. Il préféra ne pas s'attarder, de peur qu'elle lui en lance un autre et qu'elle vise mieux.

Le lendemain commencèrent les entrainements de Tsubaki sous la surveillance de Kira. Tsubaki lui proposa qu'elle aussi elle s'entraine avec lui, car comme elle s'était concentrée surtout sur le ninjutsu médical, elle risquait d'avoir des lacunes dans d'autres domaines. Kira accepta. Ils s'organisèrent un petit combat dont le but était de mettre au tapis son adversaire. Tous deux se tenaient face, silencieux. Tsubaki paraissait très concentré, alors Kira était relativement détendue en comparaison de ce dernier. Tsubaki sortit un kunai et Kira resta immobile. Il fit un signe de tête qui marqua le début du combat.
Tsubaki courut en direction de Kira tout en lançant un shuriken qu'il enchaina avec un tir suiton. Kira esquiva grâce à une permutation, se plaça derrière lui, et utilisa un Temppodama no Jutsu qui projeta une boule d'eau sur Tsubaki qui disparut : c'était un kage bunshin. Le vrai Tsubaki se tenait derrière Kira, un kunai sur la gorge de celle-ci.

Tu es coincée... Kira-chan.

Kira rigola. Elle leva le pied droit, et dit d'une voix satisfaite :

Pendant que tu étais en convalescence à l'hôpital, Akira-san m'a appris quelque chose de très utile pour compenser mon manque de force. Bon comme je viens de l'apprendre, ce n'est pas encore très puissant mais ça suffira je pense. Regarde !

Elle posa le pied droit sur le sol qui se morcela pour finir par s'effondrer sur un rayon d'un mètre autour de Kira. Il y eut un gros nuage de fumée, et lorsqu'il se dissipa, Kira chercha Tsubaki des yeux, et finit par le trouver 2 mètres plus loin. Il était en très mauvais état, et de surcroit avait perdu connaissance. Il saignait de partout. Kira se précipita sur lui, et s'accroupit pour le soigner. Le Inyu Shometsu (désapprouvation des plaies) parvint à refermer toutes les plaies ouvertes, mais Tsubaki ne reprenait pas conscience.
Kira ne comprenait pas le problème, car elle pouvait encore sentir le pouls de Tsubaki. Elle lui tapota la joue pour essayer de le réveiller. Aucune réaction. Elle le secoua plus énergiquement. Toujours rien.

Tsubaki-kun... C'est pas drôle, réveilles-toi !

C'était étrange qu'il soit dans cet état-là, car Kira ne trouvait pas son attaque si violente que ça, mais bon, ce n'était pas exactement le problème en ce moment. Elle tenta de le secouer de nouveau, mais en vain. Une larme coula le long de sa joue. Kira passa distraitement sa main le long de sa joue. Elle? Pleurer? Elle ne comprenait pas comment cela se faisait qu'elle pleure aussi facilement. Surtout à cause d'un tel crétin. Elle le regarda d'un air agacé. Comment pouvait-il rester inconscient alors qu'elle, elle s'inquiétait autant pour lui?

Baka. Tu pouvais pas esquiver cette attaque ?

Ce n'était pas ça non plus le problème, mais bon elle ne savait pas trop comment réagir face à cette situation. Si cela avait été un blague, Tsubaki n'aurait pas laissé aller les choses aussi loin... C'était pas son genre... Mais alors pourquoi? Pourquoi il était là, étendu sur le sol...?

Kai no jutsu ! (technique de la rupture)

Kira cligna des yeux : Tsubaki se trouvait devant elle, en parfaite santé. Kira regarda autour d'elle.

Mais qu'est-ce que...

Technique de la vision de l'enfer. Je t'ai fait voir une chose qui te paraît insupportable. D'ailleurs, tu es tombée dans le panneau comme une débutante. Je pensais pas que ce serait si simple...

Du genjutsu? Je me suis faite avoir par un genjutsu...?

Et oui ! Mais j'ai arrêté quand j'ai vu que tu pleurais. Qu'as-tu vu de si horrible?

Kira le regarda un long moment de ses yeux couleur sang. Elle finit par dire d'une voix incertaine :

Je te voyais toi, inconscient, et je n'arrivais pas à te soigner. Ça te va comme réponse?

Allons, ce n'est pas si insupportable de pas pouvoir me soigner...

Kira s'approcha de lui, et furieuse, le saisit par le col. Elle avait les larmes aux yeux.

Je suis ninja médecin, alors si je ne peux pas soigner les gens, je ne sers absolument à RIEN !! Tu comprends ça? Personne n'a besoin de moi sans ça !!

Tsubaki la regarda dans les yeux. Il semblait agacé.

Alors tu te crois inutile? C'est ça? Tu crois peut-être aussi que papa t'a acueillie à la maison par intérêt? Eh ben t'as tort.

Kira serra plus fort le col du t-shirt de Tsubaki. Sa colère s'entendait dans sa voix.

Prouves-le.

Tsubaki, préférant l'action aux grands discours, ne trouva donc rien de mieux que de l'embrasser (Kira l'ayant attrapé par le col, il n'y avait plus beaucoup de distance à faire). Kira n'osant pas bouger, ni même respirer, Tsubaki jugea bon d'interrompre ce baiser. Il était d'ailleurs surpris qu'elle se soit laissée faire (il s'attendait plutôt à se prendre une énorme claque), mais il préféra ne pas en parler, histoire d'éviter de lui donner des idées.

Et maintenant, tu me crois?

Scotchée par ce que venait de faire Tsubaki, Kira relâcha doucement le t-shirt de Tsubaki. Elle le regarda bizarrement :

T'es bizarre... Pourquoi tu fais ça?

Tsubaki lui sourit (car apparemment elle ne comptait pas le taper).

Ben quoi? T'avais pas voulu pour mes 14 ans, donc ça rattrape !

C'est pas de ça que je parle ! Pourquoi moi?

Kira le regardait d'un air perplexe ; Tsubaki éclata de rire.

Ah ça ! Ben on va dire que c'est parce que je t'aime ^^

Il rigola de nouveau et commença à partir en direction de la maison sans même laisser le temps à Kira de réagir, mais se retourna après avoir fait quelques pas :

Au fait, c'était quoi ce truc que t'as fait tout-à-l'heure avec ton pied...? C'était trop bien !

A-ah tu trouves? J'ai juste concentré mon chakra dans mon pied. Akira-san m'a appris ça pour compenser mon manque de force. Il m'a expliqué que je pouvais faire ça parce que je controlais bien mon chakra... Et il a rajouté que de ce fait toi t'en étais incapable !

Tsubaki grimaça.

Sympa... -_- Bref ! Je pense qu'on s'est assez entrainé pour aujourd'hui, je rentre ! Tu viens?

Bien sûr !

Le lendemain matin, dans le salon. Kira et Tsubaki viennent de se faire réveiller par Akira pour aller ensuite s'entrainer. Tsubaki, encore très endormi, dort presque sur la table tandis que Kira mange son petit déjeuner. Tsubaki relèva la tête en direction de Kira, et lui dit d'une voix endormie :

Kira-chaaan... Je veux un bisouuu...

Kira sursauta, car elle pensait qu'il s'était vraiment endormi sur la table. Elle mit son index devant la bouche :

Chuuut ! Akira-san peut revenir à tout instant !

Tsubaki fit la moue, puis rajouta d'un air taquin :

Ooh je vois, tu préféres qu'on soit seuls tous les deux... Je ne te savais pas comme ça Kira-chaan~!

Raaah tais-toi donc BAKA !

Kira se précipita sur lui, un kunai à la main et prête à s'en servir. Tsubaki prit un air vaguement boudeur.

Mais je t'aime moi...

Silence. Kira rangea son kunai tout en marmonnant un vague "baka" et se rassit devant son bol de riz. Tsubaki lui dit d'une voix qu'il essayait de rendre aussi peu triomphante que possible.

Dois-je prendre ça pour un "moi aussi" ?

Kira posa bruyamment ses baguettes sur la table et le regarda d'un air furieux. Elle quitta la table, et arrivée devant la porte, elle finit par dire :

Peut-être.

Elle sortit de la pièce tout de suite après, mais entendit quand même le "C'est le plus beau jour de ma vie !!! " lancé par un Tsubaki plus qu'enthousiaste. Elle soupira : mais quelle idée d'aimer un idiot pareil... Enfin bon, il avait quelques qualités... En cherchant elle finirait bien par trouver. (enfin peut-être)
L'entrainement avec Akira se déroula sans accroc, même si celui-ci faillit voir Tsubaki lorsque celui-ci "obtint" ce qu'il avait demandé le matin à Kira, ce qui valu à Tsubaki de manquer de peu d'avoir un oeil en moins ("Baka il a failli nous voir !!! ").
Les jours passaient paisiblement, Kira commençait à s'habituer un peu à la situation qui finalement n'était pas si pénible qu'elle l'avait imaginé. Cependant, elle refusait qu'Akira soit au courant de quoi que ce soit, même si elle avait la désagréable sensation qu'il savait déjà pour eux. En effet, Akira ne cessait de faire des allusions plus ou moins discrètes à ce sujet, même si une fois il leur dit carrément avant de s'absenter :

Je reviens vite les enfants, ne faites pas trop de cochonneries en mon absence ha ha ha

Il était ensuite parti en continuant de rigoler.

.....Il le sait. Je suis sûre qu'il le sait ! Il nous nargue là... u_u

Le soir même, en guise de représailles, Tsubaki demanda à son père lors du repas s'il n'avait toujours pas trouvé une copine. Akira répliqua avec un sourire crispé que lui au moins il tiendrait son (cher) fils au courant et qu'il n'oserait pas cacher quoi que ce soit à son fiston adoré. (sous-entendu tu sors avec Kira et tu ne me le dis pas) Représailles -> échec de la mission...
Même si maintenant ils avaient la confirmation qu'Akira les avait complétement grillé, Kira refusait tout net toute manifestation affective en présence d'Akira ni même de qui que ce soit ("C'est bien trop gênant !! "). Quant à lui, Tsubaki s'en fichait, tant qu'il avait sa "Kira-chan adorée" le reste ne lui importait pas vraiment.
Le pluvieux mois d'octobre arriva sans même qu'ils s'en aperçoivent, tant les entrainements prenaient de la place dans la vie quotidienne de Kira et Tsubaki. Kira, même si elle appréciait les moments passés avec Tsubaki, ne pouvait -bizarrement- s'empêcher de le traiter d'idiot dès qu'elle en avait l'occasion, mais lui s'en moquait royalement, arguant que même s'il était stupide, il était très heureux comme ça et n'échangerait sa place pour rien au monde. Kira le traita alors de poseur, sans que ça le dérange pour autant.
L'anniversaire de Kira approcha, et Tsubaki, se disant qu'un bisou ne suffirait probablement pas comme cadeau, il lui acheta des kunais flambant neufs ainsi que de nouveaux vêtements (un débardeur associant mailles ninja et tissu et une jupe). Quand Akira vit les cadeaux achetés par son fils, il posa sa main sur l'épaule de Tsubaki et lui dit d'un air consterné qu'il n'était décidément pas doué avec les filles. Tsubaki se défendit en disant qu'au moins ça c'était vraiment utile, et que son père avait beau dire qu'il n'était pas doué avec les filles, lui-même n'avait trouvé personne. Akira lui mit une tape derrière la tête en lui disant que ça, il n'en savait rien.
Lorsque Kira reçut le cadeau d'anniversaire offert par Tsubaki, elle eut une réaction mi-amusée, mi-agacée. Elle prit les kunais, les inspecta et en balança un en direction de son cher et tendre qui esquiva immédiatement ("Je m'en doutais que tu ferais ça >< "). Elle inspecta les vêtements et surtout la jupe qui était relativement courte (mais pas trop). Elle se tourna enfin vers Tsubaki et lui dit d'une voix partagée entre reproche et amusement :

Dois-je comprendre que je ne suis pas assez féminine?

Tsubaki secoua frénétiquement la tête de gauche à droite en parlant très rapidement.

Non non non pas du tout, c'est juste que je me suis dit que tu serais très belle avec, mais va pas me prendre pour un pervers mes sentiments sont tout ce qu'il y a de plus pur et...

Kira lui mit le doigt sur la bouche pour l'interrompre en souriant.

Je sais je sais, c'était pour te taquiner Tsubaki-kun ! C'est très joli, je mettrai tout ça demain – en espérant qu'il fasse pas trop froid. Merci !

Elle accompagna ce dernier mot d'un petit baiser, reprit le kunai planté dans le mur et partit dans sa chambre en rigolant. Tsubaki se laissa glisser le long du mur, se disant que Kira avait bien changé en 4 ans. Il se réjouit en se disant qu'il y était peut-être pour quelque chose. Akira quant à lui offrit à Kira des boucles d'oreilles ("Ça c'est un beau cadeau prends-en de la graine Tsubaki!").
Le lendemain, il pleuvait des cordes, mais Kira mit quand même les vêtements offerts par Tsubaki ("J'ai dit que je les mettrai le lendemain, donc je les mets !"), ce qui lui valut un bon rhume et les commentaires de Tsubaki ("Et après tu dis que c'est moi l'imbécile? Allez approches je vais te réchauffer moi !"). Cette dernière phrase lui valut d'ailleurs de manquer de peu de se faire arracher un bras par Kira. (Tais-toi Akira-san va t'entendre !!)

Les mois continuèrent de s'écouler paisiblement pour la maison Edogawa et Kira. Elle connaissait désormais la plupart des jutsus médicaux (aussi bien les défensifs que les offensifs), mais également pas mal de suiton (spécialité du village de Kiri) et surtout du genjutsu (Kira ne s'était pas remise de s'être faite avoir par un simple genjutsu) ; elle avait gagné aussi en rapidité et en agilité. Tsubaki quant à lui avait encore grandi de cinq bons centimètres, et était bien plus musclé qu'auparavant grâce aux entrainements quotidiens. Il avait choisi d'utiliser principalement du taijutsu et du ninjutsu pour compléter les techniques de Kira. Akira n'avait de cesse de constater les progrès réalisés par ses élèves (même si ce n'était officiellement plus vraiment ses élèves).
Les relations entre Kira et Tsubaki avaient gagné en maturité, et ils étaient désormais très liés, vu qu'ils passaient désormais quasiment 24 heures sur 24 ensemble. Akira les regardait d'un oeil bienveillant, et leur avait un jour dit avec malice qu'il n'était pas pressé d'être grand-père et donc d'être prudents. Ce fut la première fois que Kira essaya vraiment d'attaquer Akira, mais personne ne fut blessé (même si le kunai n'était pas passé bien loin de la tête d'Akira).
Bref, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Mais bien sûr, ça n'allait pas durer.

L'été des 18 ans de Tsubaki, l'ombre morbide de l'Akatsuki plana de nouveau au-dessus de Kiri. En à peine un mois, on déplorait déjà une quinzaine de pertes, parmi les ninjas de Kiri aussi bien que parmi les civils. Un membre de l'Akatsuki fut repéré aux alentours du village, tous les ninjas encore disponibles furent mobilisés. Comme on avait besoin d'autant de ninjas que possible, Kira fut donc autorisée à venir, et ré-intégrée dans les rangs des ninjas de Kiri : en période de crise, tout homme (ou femme) en plus ne pouvait être que bénéfique.
Les ninjas de Kiri se répartirent en plusieurs teams de 5 : Akira réussit à convaincre les personnes ayant formé les équipes de les réunir lui, Tsubaki et Kira en arguant qu'ils avaient l'habitude de combattre ensemble et seraient donc plus efficaces que séparément. Il y avait avec eux un jeune homme blond ainsi qu'une femme qui devait avoir à peu de choses près de l'âge d'Akira. Ils se présentèrent brièvement : le jeune homme se nommait Hiro Saionji et la femme Megumi Kobayashi. Akira salua Hiro d'un air enthousiaste (Hiro se trouvait être un de ses anciens élèves), et Megumi poliment (elle aussi était professeur à l'académie ninja).
Kira regarda Hiro : à en juger par son nom de famille, il devait probablement faire partie de la famille de Naomi. Mais bon, l'heure n'était pas aux raisonnements hypothético-déductifs, mais bien au combat ! La menace représentée par l'Akatsuki devait être éliminée au plus vite.
L'équipe ainsi composée et dirigée par Akira (qui était le plus "âgé") se dirigea vers la partie ouest de la forêt de Kiri. Ils filaient de branche en branche sans dire un mot. Akira fit signe aux autres de s'arrêter et de s'approcher de lui. Il leur dit à voix basse.

Notre cible est toute proche. Regardez.

Il leur désigna du doigt deux hommes à environ 200 mètres d'eux portant une tunique noire avec des nuages rouges : l'Akatsuki. Ils marchaient tranquillement en tournant le dos au groupe. Akira donna les directives :

Megumi-san, vous vous occuperez de celui de droite avec Kira-chan et Tsubaki. Hiro-kun, tu viens avec moi, on s'occupe de celui de gauche.

Tous acquiescèrent silencieusement. Ils s'approchèrent discrètement des deux individus, mais cependant ceux-ci se retournèrent : l'équipe d'Akira venait d'être répérée. Ils partirent chacun d'un côté, et les 5 shinobis de Kiri se répartirent comme prévu. Kira, Tsubaki et Megumi se retrouvèrent donc face un homme d'assez grande taille. Celui-ci leva vers eux ses yeux : ils étaient au moins aussi rouges que ceux de Kira. Kira le regarda, et ensuite, plus rien. Le vide.

Kira ouvrit lentement les yeux, mais les referma immédiatement, aveuglée par la lumière.

Ah elle s'est réveillée ! Appelez le ninja responsable d'elle !

Kira se força à rouvrir les yeux. Elle se redressa et s'aperçut qu'elle était sur un lit, et qu'elle se trouvait dans un endroit qu'il lui rappelait des souvenirs désagréables : elle était à l'hôpital ninja où s'était retrouvé Tsubaki après sa première mission en tant que jounin. Une infirmière lui faisait face.

Qu'est-ce que je fiche ici...?

L'infirmière la regarda bizarrement.

Ça faisait 3 jours que vous êtiez inconsciente mademoiselle. On vous a retrouvée dans la forêt de Kiri couverte de blessures. Mais rien de bien sérieux.

Une lueur d'inquiètude passa dans le regard couleur rubis de Kira.

Y avait-il quelqu'un avec moi lorsque l'on m'a trouvée?

Un ninja médecin grand et massif choisit ce moment pour entrer. Il s'assit à côté de Kira, et lui dit d'une voix grave.

Les corps de vos 4 co-équipiers ont tous été identifiés formellement. Vous êtes la seule de votre équipe à avoir été retrouvée en vie.


Chapitre 4 : "XX : Le Jugement"

Kira regarda longuement l'homme qui lui faisait face. Elle déglutit difficilement.

Qu...Quels sont leurs noms s'il vous plait?

En disant cela, elle espérait de tout son être qu'il se soit trompé, mais quelque chose lui disait que la réponse n'allait pas lui plaire. Le médecin sortit une feuille de papier de sa poche, et chercha des yeux l'information voulue.

Alors... Kobayashi Megumi, Saionji Hiro, Edogawa Akira et Tsubaki. Leurs funérailles avec les honneurs ont eu lieu hier.

"Tsubaki". Il avait dit "Tsubaki". Il avait ensuite dit quelque chose, mais Kira n'écoutait plus. Elle avait l'impression que tout s'écroulait autour d'elle. Des images confuses lui traversaient l'esprit sans qu'elle ait le temps de comprendre ce que c'était. Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. Tout cela paraissait tellement irréel... Il y avait moins d'une semaine, tout allait parfaitement bien, et d'un seul coup tout avait disparu. C'était si soudain, elle avait du mal à réaliser ce qu'il se passait. Et une seule question lui revenait à l'esprit : Pourquoi?
L'infirmière et le médecin l'observaient sans oser bouger. Kira avait envie de hurler, de faire sortir de sa gorge toute sa colère et son désespoir, mais aucun son ne semblait vouloir sortir de sa gorge. Au contraire, elle avait l'impression d'étouffer, comme si sa gorge se reserrait d'elle même... Les larmes coulaient à un débit de plus en plus élevé. Elle respirait avec difficulté. Le médecin se pencha vers elle.

Ça va aller Sakurazuka-san?

Kira, si elle avait été en état de parler, lui aurait probablement hurlé dessus que non ça n'allait pas et qu'elle ne voyait pas comment elle pourrait aller bien alors que la personne qu'elle aimait plus que tout ainsi que le père de celui-ci qu'elle considérait presque comme son propre père étaient tous deux morts. La seule fois où Kira avait été confrontée d'aussi près à la mort remontait à la mort de sa mère, dont elle ne gardait qu'un souvenir confus.
Mais là... Elle ne s'y attendait tellement pas... Car ce n'est pas le genre de choses auquel on pense à même pas 18 ans.
Kira sortit le lendemain de l'hôpital, malgré les protestations du ninja médecin. Celui-ci laissa tomber lorsque Kira le menaça de l'égorger s'il ne la laissait pas sortir.

Elle errait sans but dans les rues de Kiri. Comme d'habitude, les gens chuchotaient sur son passage et la montraient du doigt. Mais là, la peur semblait prédominer. Kira n'y prêtait pas vraiment attention lorsqu'elle entendit deux jeunes hommes discuter :

Il paraît qu'elle a trahi ses 4 co-équipiers pour s'en sortir...

-Moi j'ai même entendu dire que c'est elle qui les a tué !

Kira s'arrêta net devant eux, et les regarda d'un air particulièrement haineux.

Oses redire ça et c'est toi que je tue.

Elle reprit sa route, et maintenant les chuchotements étaient tout-à-fait audibles. Toutes ces paroles si cruelles alors qu'ils ne savaient rien, absolument rien ! Tout à l'heure elle n'y faisait pas attention, mais là elle ne pouvait pas faire comme si elle n'entendait pas... Elle bondit sur un toit pour ne plus les entendre, et retourna à la maison Edogawa, sa maison.
La maison paraissait tellement vide sans eux... Elle passa distraitement la main sur les murs, et se dirigea machinalement vers la chambre de Tsubaki. Elle se laissa tomber sur le lit, leur lit. C'en était trop : lorsqu'elle réalisa que plus jamais elle ne pourrait revenir à cette époque qui lui paraissait maintenant si insouciante, elle fondit en larmes. Elle aurait probablement continué ainsi indéfiniment si quelqu'un n'avait pas frappé à la porte. Elle se leva lentement, caressa les draps froissés et se dirigea vers la porte.
Elle l'ouvrit et se retrouva face à une demi-douzaine de ninjas de Kiri.

Vous êtes Sakurazuka Kira?

Kira recula légérement, méfiante.

Oui.

Veuillez nous suivre sans résister.

Pourquoi?

Vous êtes accusée de haute trahison et de meurtre. Je vous prie donc de nous suivre ou nous serons contraints d'utiliser la force.

Kira les regarda longuement et soupira.

Je vois. Je pense que si quelqu'un va être contraint d'utiliser la force, c'est bien moi. Rassurez-vous, vous vous en remettrez. Kiri a subi suffisamment de pertes comme ça.

Kira ne leur laissa pas le temps de répondre quoi que ce soit, et brisa le sol sous leurs pieds comme elle l'avait fait autrefois lors de son entrainement avec Tsubaki. A la différence que désormais le sol était détruit sur un rayon de 5 mètres.
Kira prit la fuite, ne voulant pas les affronter, car elle finirait par les tuer, ce qu'elle ne voulait pas. Du moins pas pour l'instant.

Elle courait comme à son habitude sur les toits de Kiri, poursuivie par quelques autres shinobis, lorsqu'elle entendit un grand bruit. Elle se retourna malgré elle et vit que la maison d'Akira était en feu. Ses poings se crispèrent, et elle murmura :

Salauds...

Elle serait bien revenue sur ses pas, mais la maison était de toutes façons d'ores et déjà à un stade trop avancé de combustion pour pouvoir y récupérer quoi que ce soit. En gros, on avait achevé de lui prendre tout ce qu'elle possédait. Elle n'avait plus que ses souvenirs désormais.
Il était bien sûr inenvisageable pour elle de revenir à Kiri. Ou en tout cas, pas pour y vivre.

Soudainement, une chose lui revint à l'esprit : la vengeance de sa mère. Ces dernières années avaient été si chargées, qu'elle n'y avait plus vraiment pensé depuis longtemps. Mais là, cette haine profonde envers son père avait ressurgi telle qu'elle l'avait ressenti il y a de cela près de 6 ans.

Cependant, elle ne voulait pas accomplir cette revanche méritée tout de suite. Elle devait devenir bien plus forte que son père, et le surpasser. Une idée germa dans son esprit : il lui fallait une arme... Mais avant cela, il y avait une chose qu'elle voulait absolument faire.

Elle s'était réfugiée dans une ville à une bonne cinquantaine de kilomètres de là. Au bout de quelques jours, elle trouva ce qu'elle cherchait : un tatoueur. Elle lui demanda de lui faire un tatouage assez particulier : elle voulait une fleur de camélia éclose avec l'idéogramme du mot "amour", le tout entre ses seins, non loin du coeur.
Tout un symbole, lorsque l'on sait que "tsubaki" signifie "camélia". Il ne lui restait rien de lui mis à part les souvenirs, mais pour elle ce tatouage serait en quelques sortes un talisman.
Une fois cela fait, Kira s'entraina d'arrache pied dans la montagne bordant la ville de la même façon qu'elle avait pu le faire jadis dans la forêt de Kiri. Elle apprit à maitriser d'autres affinités de chakra que le suiton : tout d'abord le katon, puis le raiton et enfin le fuuton.

Elle passa ainsi plus de deux ans éloignée de tout, concentrée sur ses entrainements. Elle rêvait de Tsubaki chaque fois qu'elle fermait les yeux, aussi avait-elle du mal à dormir. Il lui arrivait d'ailleurs souvent de se réveiller en larmes en ayant revu des scènes du quotidien si paisible d' "avant". Estimant que 4 affinités différentes suffiraient, elle se mit donc à la recherche de quelqu'un capable de lui fournir une arme efficace.

On lui parla d'un dénommé Sanzo Hattori qui habitait à Taki no kuni. Kira voyagea de longues semaines et parvint enfin à le trouver. Lorsqu'elle lui exposa sa requête, le vieil homme refusa.

Je suis à la retraite mademoiselle. Je ne peux pas vous aider.

Je suis sûre que même si vous êtes à la retraite, il doit bien vous rester quelques armes. Et puis de toutes façons, vous pouvez m'en faire une quand même. Vous n'avez certainement pas oublié votre savoir-faire. On m'a dit que vous êtes le meilleur.

Hattori rigola doucement.

Ça c'était avant, maintenant je ne suis qu'un pauvre vieillard !

Vous mentez. Je resterai ici jusqu'à ce que vous me vendiez une arme. Même si ça doit prendre des semaines.

Ah la la, mais c'est qu'elle est têtue... Si je vous donne une arme, vous me laisserez profiter de ma retraite?

Bien sûr Hattori-san, l'arme est le seul but de ma visite. J'ai voyagé durant des semaines, donc je veux une excellente arme. Votre prix sera le mien.

Il la regarda un instant et lui sourit.

Je vois.

Le vieil homme lui fit signe de le suivre. Il se dirigea vers une petite porte qui donnait sur un escalier.

C'est à l'étage. Après vous mademoiselle. Faites attention c'est bas de plafond.

Les escaliers menèrent Kira à une pièce d'une grandeur assez inattendue compte tenu de la taille de la maison. Les murs étaient couverts de sabres rangés dans des étuis étincelants. Kira ne put s'empêcher d'être surprise.
Un étui de sabre plus épais de les autres attira son attention. Il se trouvait dans un coin de la pièce et était couvert de toiles d'araignées. Hattori arriva à son tour dans la pièce et vit que Kira regardait le fourreau étrange.

Il semblerait que ce sabre vous est destiné. Sinon, vous ne l'auriez même pas remarqué. Vous savez, il existe des affinités entre les hommes et les objets, et il y a cette affinité particulière entre ce sabre et vous. Sortez-le de son fourreau, mademoiselle...?

Kira. Mon nom de famille n'a aucune importance.

Tout en disant cela, Kira sortit l'épée de l'étui et compris pourquoi c'était si épais. Elle écarquilla légérement les yeux : ce sabre avait en fait deux lames, qui étaient posées côte à côte. Outre le nombre inhabituel de lames, une autre chose était frappante : ces lames étaient complétement noires. Elles étaient également très longues et effilées. L'épée devait bien mesurer 1m20.

Elle est magnifique n'est-ce pas? Elle s'appelle Minagoroshi.

Kira, les yeux fixés sur les lames, répéta le nom du sabre avec lenteur.

Minagoroshi... Combien en voulez-vous Hattori-san?

Le vieillard passa sa main sur les quelques cheveux qui étaient encore sur sa tête.

Si ça n'avait pas été Minagoroshi, je vous l'aurai vendu, mais pour Minagoroshi, je vais devoir vous la donner. Car c'est avec vous qu'elle exprimera son potentiel car vous êtes "compatibles". Avec quelqu'un d'autre ce ne sera qu'un sabre ordinaire. Cependant, Minagoroshi est une épée très particulière. Vous allez devoir donner une partie de votre sang pour qu'elle n'obéisse qu'à vous, et même qu'elle obéisse tout court. Ça fait longtemps qu'elle n'a pas servi.

Du sang...? C'est étrange.

Minagoroshi n'est pas une de mes créations, je l'ai récupérée dans ma jeunesse, mais je n'ai pas réussi à m'en servir, c'est une arme très caractérielle. Il faudra aussi attacher un de vos cheveux autour du manche. Histoire d'être certain que Minagoroshi vous reconnaisse. Plus précisément, Minagoroshi va en quelque sorte devenir une fragment de vous, un peu comme un bras ou une jambe. Comme une partie de votre sang sera dans Minagoroshi, vous pourrez contrôler parfaitement ses mouvements, et même la manipuler à distance.

Kira écoutait avec attention ce que disait Hattori, bouche bée. Décidemment, cette arme n'était vraiment pas ordinaire...

Quelle quantité de sang vais-je devoir donner?

Ah ça, c'est Minagoroshi qui vous signalera quand ce sera bon. Vous voulez vous asseoir pour effectuer le transfert? Ça risque d'être assez long.

Le vieillard repartit à l'étage en dessous, et Kira le suivit. Hattori l'invita à s'asseoir sur une grande chaise. Kira s'y assit. Elle tenait Minagoroshi sur ses genoux. Elle saisit un kunai et se fit une petite entaille dans le creux de la main et serra le poing juste au dessus du manche de Minagoroshi de façon à ce que le sang coule dessus. A sa grande surprise, son sang était comme absorbé à mesure qu'il tombait sur le manche.
Elle passa environ 11 heures ainsi. Vers la 10ème heure, elle commença à avoir quelques vertiges, mais elle tint le coup grace à la nourriture que lui donna Hattori. Enfin, Minagoroshi arrêta d'absorber le sang de Kira. Elle referma immédiatement la plaie grâce à un inyu shometsu, épongea la sueur qui perlait sur son front, et lâcha d'un ton qui se voulait comique :

Eh bien, elle avait soif la pauvre !

Hattori lui sourit aimablement tout en lui tendant une tasse de thé.

C'est probablement lié au fait que sa dernière utilisation remonte à environ un demi-siècle, Kira-san.

Ah oui quand même...

Vous oubliez le cheveu... Prenez un de vos cheveux et attachez le autour du manche. Ça optimisera la manipulation de l'épée.

Kira s'éxécuta immédiatement, puis rangea Minagoroshi dans son fourreau couleur nacre qu'elle avait réussi à débarasser des toiles d'araignées qui le recouvraient. Elle vacilla légérement : elle commençait tout de même à ressentir les contre-coups de la forte perte de sang, aussi décida-t-elle qu'il était temps de repartir.
Elle remercia vivement Hattori, qui lui tendit un petit paquet. Il contenait de longs gants noirs.

Tenez, prenez ces gants, ils sont en peau de papillon, ce qui les rend imperméables à l'eau, et ils sont aussi très solides.

Merci mais...D'où sortez-vous de tels gants?

Ils appartenaient à ma fille, mais elle ne s'en sert plus. Au moins à vous ils seront utiles.

Merci beaucoup. J'en prendrai soin.

Sur ces mots, elle quitta Hattori pour aller dormir dans les montagnes de taki no kuni. Elle dormit plus longtemps que d'habitude d'un sommeil sans rêves.
Elle s'entraina encore quelques semaines après pour être certaine de maitriser Minagoroshi à la perfection. Avec une épée comme ça, la moindre erreur risquait d'être lourde de conséquences.
Ce qui la surprenait agréablement, c'est la facilité avec laquelle Minagoroshi se laisser manier. Etrangement, Kira avait l'impression que l'épée s'était allégée depuis qu'elle y avait versé son sang.

Au bout de quelques jours, elle commença à tester la manipulation à distance, et s'aperçut qu'Hattori n'avait pas menti : l'épée se dirigeait selon ce qu'elle pensait, sans même que Kira ait à faire le moindre geste. Kira ne quittait plus Minagoroshi, même lorsqu'elle dormait. C'était vraiment devenu un morceau d'elle, et lorsqu'elle s'en éloignait trop, elle ressentait une gêne qui ne cessait que lorsqu'elle la reprenait en main.
Elle décida de rajouter quelque chose à Minagoroshi pour la rendre encore plus redoutable : elle eut l'idée d'y associer les effets du Chakra Ejintô (technique du scalpel offensif) mais d'une façon un différente : là, au lieu de se concentrer sur les mains, ça serait concentré sur l'épée. La première fois que Minagoroshi toucherait un endroit, la zone touchée aurait une crampe, et la seconde fois, la zone/membre serait inutilisable pour une durée indéterminée.

Elle passa près de trois semaines à peaufiner la technique, puis la testa sur quelqu'un. Il s'avéra que la paralysie durait environ 24h. Ça suffirait amplement.

Kira portait les gants offerts par Hattori, mais trouvait que quelque chose manquait. Dans une ville où elle fit étape durant son voyage qui la ramènerait à Kiri accomplir la volonté de sa mère, elle trouva ce qu'elle cherchait : des bottes très particulières : elles étaient munies de talons aiguilles hauts de 10 centimètres dont la singularité était d'être en métal. Un sourire apparut sur son pâle visage : ça c'était vraiment une arme peu conventionnelle ! Elle les acheta immédiatement (car c'était un exemplaire unique), et les mit à la place de ses chaussures qui commençaient à être usées. Remarquant que ses vêtements étaient également en piteux état, elle s'en procura de nouveaux : un débardeur blanc laissant deviner ses formes agréables ainsi qu'une jupe assez longue bien que fendue sur les côtés jusqu'au niveau du genou.
Les talons aiguilles ralentirent un peu sa progression le temps qu'elle s'y adapte, mais finalement il se trouva qu'ils n'étaient pas plus gênants que d'autres chaussures, et Kira revint à son rythme habituel. Elle parvint enfin à Kiri, et constata qu'assez peu de choses avaient changé en 3 ans. Tant mieux, ça lui faciliterait la tâche. Il s'agissait de parvenir discrétement jusqu'à la maison de son père. Pour cela, elle dissimula ses cheveux attachés sous un chapeau à large bord.
La maison où elle avait passé une partie de son enfance se tenait devant elle. Mais ce n'était plus une enfant chétive qui se trouvait devant, mais une jeune femme devenue forte au prix d'efforts intenses et surtout de la solitude. Le jour venait de se lever paisiblement, tout était silencieux. Minagoroshi s'agitait dans son fourreau. Kira passa doucement l'index dessus.

Du calme Mina, tu vas bientôt t'amuser...

L'épée cessa de bouger immédiatement. Kira ne put s'empêcher de sourire : décidément, cette épée était amusante. Ce sourire s'effaça aussi lors qu'elle posa de nouveau les yeux sur la maison, et son regard se durcit soudainement.
Elle entra discrétement dans la maison qui, contrairement à Kiri, avait beaucoup changé, à croire que Masashi et Takako s'étaient empressés de tout changer dès que Kira s'était enfuie il y a de cela 10 ans. Mais le moment n'était pas au sentimentalisme...
Arrivée dans la pièce principale, elle s'y assit, attendant le réveil de son père – elle se souvenait que c'était toujours lui qui se levait le premier. Une demi-heure passa quand elle entendit enfin du bruit dans un couloir. Elle se redressa, mais resta assise. Masashi Sakurazuka se tenait devant elle : à part un début de calvitie, il n'avait pas changé, ou si peu. Il remarqua la présence de Kira.

Qui êtes vous?

Kira se leva, et arrivée devant lui, sortit son chapeau et détacha ses cheveux.

Ne me dis pas que tu ne reconnais pas ta propre fille... Je suis venue venger Maman.

Masashi recula, horrifié.

Espèce de monstre... Moi qui me croyais débarassé de ta présence !

Si ça peut te rassurer, tu vas mourir très rapidement, donc tu n'auras pas à me supporter bien longtemps. Si tu comptes essayer de te défendre, je t'autorise à attraper des armes.

Kira fit lentement sortir Minagoroshi de son fourreau. Les lames noires de l'épée reflétaient la lumière matinale qui pénétrait dans la maison. Masashi attrapa deux kunais.

Cette épée...

Elle est magnifique n'est-ce pas? Elle s'appelle Minagoroshi. Mina, voici mon père. Ça te dit de lui faire un câlin?

L'épée vibra légérement, puis Kira la lâcha. Elle s'élança vers Masashi, et effleura le bras droit de celui-ci. Minagoroshi revint ensuite dans la main de Kira. Masashi cria : il ressentait les effets de l'épée, et son bras droit était en proie à une violente crampe. De son bras valide, il lança un kunai sur Kira qui l'évita et se plaça derrière lui.

Trop lent.

Elle fit une entaille sur le bras gauche de Masashi qui retomba mollement le long de son corps.

Sale petite...!

Kira rangea Minagoroshi dans son étui, et s'assit sur une chaise.

C'est à cause de toi que Maman est morte. Elle m'a demandé de te tuer pour se venger. Je vais la laisser s'en occuper elle même. Kaikon Seikyo ! (remords funestes)

Le visage de Seiko apparut alors, sortant du col du kimono de Masashi.

Qu'est-ce...?

Je ne te pardonnerai jamais !

Une main apparut, puis une deuxième. Elles commencèrent à étrangler Masashi, qui ne pouvait pas bouger les bras. Kira le regardait s'étouffer sans rien dire. Cela prit environ 5 minutes : Masashi tomba lourdement sur le sol, et les mains ainsi que la tête de Seiko disparurent.
Kira se leva et fit quelques pas dans la maison. Il lui vint à l'idée de réveiller cette chère Takako, l'autre responsable du suicide de sa mère.

Utsusemi no Jutsu ! (technique de projection)

Grâce à ce jutsu, elle pouvait faire entendre sa voix là où elle le voulait. En l'occurence, dans la chambre du couple Sakurazuka.

Bonjour Takako-san, vous souvenez vous de moi? Je suis Kira, la fille de l'ancienne femme de Masashi qui s'est suicidée.

Takako, encore endormie, se réveilla en sursaut.

Où es-tu sale démon?

Dans votre salon...avec Masashi.

Takako sortit de son lit, mit une robe de chambre par dessus sa chemise de nuit, et se précipita dans le salon. C'est alors qu'elle vit Masashi au sol. Puis Kira avec une épée à la main.
Ce fut la dernière chose qu'elle vit.
Le sang de Takako éclaboussa le sol ainsi que Kira. La couleur du sang ressortait sur le blanc de ses cheveux.
Vengeance accomplie.
Cependant, une surprise attendait Kira : à peine fut-elle sortie de la maison, encore couverte du sang de Takako, qu'une jeune femme blonde s'avança vers elle. Elle portait le bandeau de Kiri autour de la tête, et des cheveux cachaient son oeil droit. Elle n'était pas très grande et Kira remarqua le symbole de la police de Kiri sur son épaule.

Ça faisait longtemps...Kira.

Kira la regarda d'un air perplexe. La jeune femme soupira, et souleva les cheveux dissimulant son oeil : l'iris était comme recouvert d'un voile. Elle laissa retomber ses cheveux dessus.

Et comme ça, tu me reconnais?

Kira écarquilla les yeux : c'était Naomi. Apparemment, elle s'en était bien accomodée, à en juger par l'insigne de police qui tronait sur ses vêtements.

Pourquoi est-ce que je trouve bizarre que tu sois au service des autres, Naomi?

Probablement pour la même raison que je trouve ta tronche toujours aussi gerbante. Trève de plaisanteries, qu'est-ce que tu fiches ici?

Kira lui sourit aimablement.

Simple visite de courtoisie.

Vu la quantité de sang étalé sur toi, j'ai des doutes. Je vais donc reposer ma question : que fais-tu ici?

Oh rien de bien intéressant. J'avais juste une ou deux personnes à tuer. Je peux y aller Mademoiselle l'agent maintenant?

Naomi regarda la maison des Sakurazuka, puis Kira.

Ne me dis pas que tu as tué Masashi Sakurazuka...

Si tu veux. Je ne te dirai pas non plus que j'ai tué Takako Sakurazuka alors. C'était un vieux règlement de comptes.

Mais ce ne sont pas tes...

Kira la regarda froidement.

Masashi était mon père. Takako par contre, c'était sa maitresse du vivant de ma mère. C'est lorsqu'elle a découvert leur liaison qu'elle s'est suicidée. Dans sa lettre d'adieu, elle m'a demandé de la venger. Émouvant non?

Je vois. Je suppose que tu sais que je vais devoir t'arrêter pour ça alors?

Je ne me fais pas de soucis pour ça. J'espère au moins que tu as progressé en 7 ans, sinon je vais m'ennuyer autant que contre mon cher père.

Tu verras bien. Kage Shuriken no Jutsu ! (technique du Shuriken de l'Ombre)

Naomi lança un shuriken géant en direction de Kira, qui l'esquiva. Cependant, un second shuriken était dissimulé, et Kira ne put l'éviter à temps. Sa jambe fut touchée. Elle rigola :

Rassures-moi, tu peux faire mieux que ça j'espère? Inyu Shometsu (désapprouvation des plaies), Shinkyuu Chiyute no jutsu (technique de soin maximale)

La blessure infligée par le shuriken géant avait complétement disparu. Naomi fronça les sourcils.

Bakusui Shosha ! (éclatement furieux des vagues)

Une gigantesque vague apparut alors, recouvrant les alentours. Les deux jeunes femmes utilisèrent le Suimen Hokou No Gyou (art de marcher sur l'eau) pour marcher sur l'eau. Kira se passa la langue sur la lèvre supérieure.

Quelle quantité de chakra... Ça a l'air intéressant ! Peut-être que je te montrerai Minagoroshi...

Laisse tomber Kira, tu n'as aucune chance ! Daibakuryuu no Jutsu !! (le courant éclatant des eaux)

Un tourbillon se forma autour d'elle : le courant entrainait Kira vers Naomi.

Si tu veux jouer à ça, je vais te montrer Mina alors ! Je suis sûre que tu vas l'adorer !

Kira dégaina Minagoroshi de son étui et courut en direction de Naomi. En une fraction de seconde, Naomi se retrouva privée d'une partie du bras gauche. Elle fit disparaître l'eau du terrain, et essayait de contenir le flot de sang qui s'échappait de ce qu'il restait de son bras. Elle grimaça, mais était encore en état de parler.

Franchement... Tu crois que Tsubaki-kun aimerait te voir comme ça?

Une lueur glaciale passa dans le regard rouge sang de Kira.

Oses prononcer son nom encore une fois, et je t'arrache la langue.

Tiens? Tu me sembles plus arrogante qu'avant...

Kira s'avança lentement vers Naomi. Arrivée devant elle, elle enfonça son talon métallique dans le pied de Naomi. Celle-ci ne put retenir un cri de douleur, mais tenait le coup.

Je n'avais jamais eu l'occasion de te rendre ton enfoncement de talons ces dernières années. C'est chose faite.

Tout en disant cela, elle retira brusquement son talon.

Tu as changé Kira... Tu es vraiment devenue...cruelle. Comme si tu n'étais plus humaine... Qu'est-ce qu'a bien pu faire Tsubaki-kun pour que tu sois comme ça...

Kira la regarda longuement, puis lui enfonça Minagoroshi dans le ventre. Naomi tomba au sol : elle perdait du sang en grande quantité.

Mon coeur est mort en même temps que Tsubaki. J'ai été accusée de l'avoir tué. On m'a volé tout ce qu'il me restait de lui. Je mettrai Kiri à feu et à sang, de même que l'Akatsuki. Car ce sont eux les fautifs.

T'es...folle.

Kira s'accroupit devant Naomi.

Au moins maintenant, ta famille aura une bonne raison de me faire radier de Kiri.

Naomi la regarda de son oeil valide. Elle suffoquait.

Mon frère...mon frère Hiro est mort en même temps que Tsubaki-kun. Peut-être aurais-je dû décider de me venger moi aussi...

Son regard se brouilla, et elle cessa de respirer. Kira se releva, et essuya les deux lames de Minagoroshi.

Idiote.

Kira repartit aussitôt de Kiri, et voyagea beaucoup. Plus le temps passait, plus elle tuait des shinobis dans sa traque de l'Akatsuki. Elle perfectionna encore un peu les effets de Minagoroshi : désormais, la première coupure provoquait de la fièvre en plus des crampes. Les gens qu'elle tuait servaient de cobayes bien malgré eux.
Lors de ses recherches, elle entendit parler d'une organisation nommée "Les Seigneurs de la Brume". Elle passa un certain à en chercher, mais en vain lorsqu'un jour...
Kira marchait tranquillement sur une petite route lorsqu'un homme se jeta (ou plutôt essaya de se jeter) sur Minagoroshi qui était rangée dans son fourreau. Kira attrapa le type par le col et plaça un kunai sous sa gorge.

Vous essayez de faire quoi là?

Le jeune homme devait avoir à peu près son âge. Il eut un petit rire nerveux.

Oh ne me prenez pas pour un pervers mademoiselle, je voulais juste voir votre épée...

Kira le fixa d'un air soupçonneux.

Je doute que vous ne vouliez juste que la voir...

Eh bien à vrai dire... Ça fait un petit moment que je vous suis, et je vous ai vue vous battre avec cette épée... Elle est vraiment magnifique... De toute ma vie, je n'en avais jamais vue une comme ça !

Kira fronça les sourcils : avant qu'il ne surgisse, elle n'avait même pas senti sa présence. Malgré une apparente banalité, ce type n'était pas ordinaire. Elle remarqua qu'il avait un nombre assez impressionnant d'épées sur lui.

Vous êtes...un voleur d'épée?

Il eut l'air offensé.

Non, je suis un collectionneur plutôt. Vous me la vendez?

Kira sourit d'un air amusé.

Même si je vous la donnais, vous ne pourriez pas vous en servir. C'est une épée très caractérielle vous savez.

Vraiment? Ça me donne encore plus envie de l'avoir ça...

Tout en disant cela, il sortit lentement une longue épée. Kira soupira : elle avait pas trop envie de se battre, elle avait de la route à faire et pas de temps à perdre. Mais bon, puisque ce type voulait voir Minagoroshi de plus près, il allait être servi. Kira sortit Minagoroshi de son étui. Le jeune homme sourit à sa vue, et Kira l'entendit murmurer "Je la veux".
S'ensuivit un duel acharné qui dura une bonne heure. Les feintes et les contre-attaques s'enchainaient à un rythme ahurissant. Le jeune homme maniait son arme avec une efficacité qui étonnait Kira, et malgré le nombre d'épées qu'il portait, il était rapide. Kira eut un instant de distraction, et il la fit tomber par terre, en profita pour lui faire lâcher Minagoroshi, l'attraper et partir en courant.

S'ensuivit un duel acharné qui dura une bonne heure. Les feintes et les contre-attaques s'enchainaient à un rythme ahurissant. Le jeune homme maniait son arme avec une efficacité qui étonnait Kira, et malgré le nombre d'épées qu'il portait, il était rapide. Kira eut un instant de distraction, et il la fit tomber par terre, en profita pour lui faire lâcher Minagoroshi, l'attraper et partir en courant.

Hé hé...je l'ai...Hein??

A peine eut-il commencé de se réjouir que Minagoroshi s'agita dans tous les sens, de sorte qu'il finit par lâcher l'épée qui retourna à toute vitesse dans les mains de Kira. Il eut alors une expression de gamin à qui on venait de piquer sa sucette et s'arrêta net.

Hey c'est de la triche ça !

Kira rangea Minagoroshi et se rapprocha de lui en marchant lentement. Elle ne put s'empêcher de sourire face à une réaction si puérile de la part d'un homme si massif.

Je vous avais prévenu qu'elle était très caractérielle. C'est dû à son grand âge je pense.

A ce moment précis, Minagoroshi s'agita dans son fourreau.

Rooh c'était une blague Mina !

Mina...?

Cette épée s'appelle Minagoroshi, donc je l'appelle Mina, c'est plus court.

Elle bouge toute seule...?

Oui, mais en général elle fait ce que je dis

Il la regarda d'un air ahuri, se demandant sûrement si elle était folle. Il regarda d'un air songeur l'étui contenant l'épée, puis revint au présent. Il tendit sa main.

Moi c'est Yamato. Et vous?

Kira le regarda de ses yeux rubis.

En quoi ça vous intéresse de connaître mon nom...Yamato-san?

Oh je me suis dit que vu vos capacités -et je suis sûr que vous en cachez encore pas mal-, vous pourriez intégrer mon organisation.

Une organisation...?

Yamato hocha la tête.

Oui. Les Seigneurs de la Brume vous connaissez?

Kira écarquilla les yeux. Ce type était un Seigneur de la Brume? Elle avait passé des semaines à chercher l'un d'entre eux, et finalement c'est lui qui vient à elle. Il fallait le faire tout de même... Mais bon, trêve de considérations morales, elle avait un Seigneur de la Brume sous la main qui de surcroit, lui proposait de les rejoindre. C'était presque trop beau pour être vrai.

Oui bien sûr. Je m'appelle Kira, et je serais ravie de faire partie des Seigneurs de la Brume.

Yamato fit un grand sourire.

Quand Kaito va voir ce que je lui ramène, il va pas en revenir ! Une épée extraordinaire, et une épéiste qui ne l'est pas moins... Parfait, parfait...

Il ponctua ces deux derniers mots d'un frottement rapide des mains.

Kaito...?

C'est lui le chef ! En tous cas, c'est génial que je sois tombé sur vous, car avec vous, nous serons de nouveau au complet. L'une d'entre nous est morte il y a de cela un mois.

Yamato conduit Kira jusqu'au repaire des Seigneurs de la Brume. Elle dut ensuite se battre avec Kaito. Elle fut plusieurs fois mise en difficulté, mais résista durant le temps imparti, ce qui lui valut l'approbation du grand chef.
A 22 ans et des poussières, Kira intégra officiellement les Seigneurs de la Brume.

Les mois passèrent, et Kaito décéda d'une maladie du poumon. Dans ses derniers jours, il désigna entre deux toux violentes où il crachait du sang Kira comme successeur au rang de chef des Seigneurs de la Brume car elle était selon lui plus mature que "certains" (= Yamato).

Un peu surprise de ce choix, Kira accepta cependant la tâche qu'on lui confiait. Elle eut un peu de mal au début, mais elle s'adapta rapidement. Cependant, il y eut un problème. Yamato avait été envoyé pour une mission sans grande importance, et pourtant il mettait plus de temps que d'habitude. Kira faisait les cent pas.

Mais qu'est-ce qu'il fabrique encore? A tous les coups il a trouvé une épée intéressante et s'amuse avec ! Il va m'entendre celui-là à son retour !

Mais Yamato ne revint pas. A sa place, un homme se présenta au repère des Seigneurs de la Brume, portant quelque chose qui s'avérait être le corps de Yamato.

- Je viens remplacer Yamato.

Kira s'approcha de lui et le regarda dans les yeux.

C'est toi qui a fait ça?

Oui. Il a essayé de m'attaquer.

Les yeux rouges de Kira se posèrent sur l'étui noir que l'homme portait.

Je vois... Il a voulu voler ton épée je suppose.

Exact.

Kira grimaça légérement.

Je lui avais bien dit que cette passion pour les épées finirait par le perdre... Enfin, puisque tu l'as battu, tu peux prétendre prendre sa place. Félicitations...?

Niva. Je m'appelle Niva.

Kira regarda une dernière fois Yamato, et se tourna vers les 5 autres Seigneurs de la Brume.

Nous enterrerons Yamato demain.

Kira n'aimait pas les enterrements depuis le jour où elle n'avait pas pu assister à celui de Tsubaki. On peut même dire qu'elle haïssait ça. Mais bon, pour un de ses compagnons, elle se forcerait. La journée fut magnifique, elle marquait le début du printemps. Une partie d'un poème lui revint en tête, alors qu'elle contemplait la tombe de Yamato.

Au printemps, des chemins se séparent et d'autres se croisent, c'est pourquoi il faut chérir le bonheur présent.

Kira soupira : elle ne vivait que par ses souvenirs et ses désirs de vengeance.

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Ryos : 200

Arme spéciale : Minagoroshi. (cf Chapitre 4)